22/07/2025
Au début des années 1900, une pratique médicale aussi frappante qu’aujourd’hui presque inimaginable consistait, aux États-Unis, à placer des patients atteints de polio ou d’arthrite sur des lits installés sur les toits des hôpitaux, les exposant à l’air frais et à la lumière du soleil dans l’espoir que la nature elle-même favorise leur guérison. Cette méthode reflétait à la fois les connaissances médicales limitées de l’époque, le peu d’options thérapeutiques disponibles, et une croyance répandue dans le pouvoir curatif du plein air. Si cela peut sembler simpliste aujourd’hui, cette pratique soulignait le désespoir des médecins et des familles face à des maladies dévastatrices.
La polio, en particulier, était l’une des maladies les plus redoutées du XXe siècle. Elle frappait souvent de manière soudaine et impitoyable, laissant chaque année des milliers de personnes paralysées ou mortes, les enfants étant les principales victimes. L’épidémie atteignit un sommet terrifiant en 1952, lorsque près de 60 000 Américains furent paralysés par la maladie et qu’environ 3 000 périrent rien que cette année-là. La peur et l’incertitude régnaient dans les foyers et les communautés à travers le pays, car il n’existait alors aucun traitement ni remède efficace.
L’espoir arriva enfin en 1955, avec l’introduction du vaccin contre la polio, une avancée médicale révolutionnaire qui transforma la lutte contre cette maladie invalidante. Au cours des quinze années suivantes, de vastes campagnes de vaccination réduisirent considérablement l’incidence de la polio, la faisant passer d’une épidémie redoutée à une maladie largement contrôlée et évitable. Ce succès permit non seulement de sauver d’innombrables vies, mais marqua aussi un tournant majeur en matière de santé publique, illustrant la puissance des vaccins dans la lutte contre des maladies infectieuses autrefois jugées invincibles. Les lits sur les toits ont disparu de l’histoire, mais l’héritage de cette époque et de la lutte contre la polio demeure un témoignage de la résilience humaine et du progrès scientifique.