16/03/2022
Pour sortir des idées reçues très en vogue en ce moment
Bien que l’idée que les personnes HPI présentent un fonctionnement émotionnel particulier soit encore largement véhiculée aujourd’hui, tant dans la population générale que dans les médias et auprès de certains professionnels, de très nombreuses études ont démenti cette affirmation. Les données actuelles démontrent, en effet, que les personnes à haut potentiel ne rencontrent pas plus de difficultés que les autres en matière de gestion émotionnelle et présentent, au contraire, une intelligence émotionnelle développée qui pourrait les rendre moins vulnérables aux désagréments émotionnels sur certains aspects (Brasseur et al., 2013 ; Brasseur in Gauvrit et Clobert, 2021).
Si l’on s’intéresse plus spécifiquement à la notion d’hypersensibilité, il convient, tout d’abord, de clarifier le concept qui est également sujet à de nombreux mythes et représentations*. Deux composantes peuvent être distinguées dans l’hypersensibilité : la réactivité émotionnelle initiale - essentiellement déterminée par des facteurs physiologiques et génétiques, et représentant la réaction initiale d’un individu face à une situation potentiellement émotionnelle (Mikolajczak, 2009) - et l’intensité subjective affective - laquelle concerne le traitement cognitif des informations émotionnelles et influence notre perception d’une situation (Larsen & Diener, 1987). Ici encore, bien que les études soient beaucoup moins nombreuses, les recherches menées ne font état d’aucune différence significative entre la population HPI et la population ordinaire, tant en ce qui concerne la réactivité émotionnelle initiale qu’au niveau de l’intensité subjective affective et le haut potentiel ne serait donc pas associé à l’hypersensibilité (Brasseur et Cuche, 2019).
* Pour une présentation détaillée de la notion d’hypersensibilité en lien avec les données scientifiques actuelles, nous vous recommandons le dernier ouvrage de Nathalie Clobert : “Ma bible de l’hypersensibilité” (Leduc, 2021)