28/10/2025
LES COEURS RETOURNES !!!
Il y a des blessures silencieuses que seul le temps sait révéler.
Des blessures nées non pas de l’indifférence, mais de la trahison douce et amère de ceux que nous avons aimés, aidés, soutenus, parfois jusqu’à l’épuisement. Ces êtres pour qui nous avons tendu la main sans compter, qui ont puisé dans notre force quand la leur vacillait, et qui, un jour, ont choisi de tourner le dos, parfois avec mépris, parfois avec cette froideur qui glace le souvenir même du lien.
Ce genre de rupture ne se fait pas dans le fracas, mais dans le glissement imperceptible des âmes qui s’éloignent. On croit d’abord à un malentendu, à une fatigue passagère. Puis on comprend que l’amour, la bienveillance, la loyauté ne suffisent pas toujours à maintenir les ponts. Certaines âmes, lorsqu’elles guérissent grâce à nous, ressentent confusément le besoin de s’éloigner, non pas pour grandir, mais pour fuir la mémoire de leur propre fragilité.
Alors, elles se dressent contre nous, comme si nous étions la cause de ce qu’elles ont été. Elles réécrivent l’histoire, se convainquent que notre lumière n’était qu’une ombre, que notre main tendue cachait une dette. Et nous restons là, désarmés, à contempler l’injustice tranquille de leurs regards devenus étrangers.
Mais vient un moment où la douleur se transforme en paix.
Car comprendre, c’est pardonner sans excuser. C’est regarder ces anciens liens sans colère, en se disant : j’ai fait ce que mon cœur m’a dicté. J’ai aimé sincèrement, j’ai aidé sans calcul, j’ai soutenu sans attendre de retour. Ce qui a été donné ne m’appartient plus, mais il aura, un jour, porté son fruit, même si ce n’est pas dans la gratitude.
Aucun regret.
Car la main qui donne est toujours plus forte que celle qui repousse.
Et celui qui agit par bonté ne perd jamais : il se libère, il s’élève.
Les autres, prisonniers de leurs rancunes, devront apprendre à faire la paix avec leur propre conscience, à affronter le reflet de leurs choix dans le silence de leurs nuits.
Quant à nous, nous avançons, apaisés, détachés de ce qui fut.
Nous savons désormais que tout amour n’est pas destiné à durer, mais que toute expérience a sa raison d’être. Les âmes qui se trahissent finissent par se trahir elles-mêmes. Et les nôtres, enrichies par la douleur transcendée, continuent de rayonner, non plus pour convaincre, mais simplement pour être.
Alors oui, que ceux qui furent nos amis et sont devenus nos ennemis trouvent la paix qu’ils cherchent, même loin de nous.
Qu’ils apprennent à se réconcilier avec ce qu’ils ont détruit.
Et que de notre côté, nous gardions le cœur grand ouvert, mais plus jamais naïf.
Parce qu’aimer n’a jamais été une faiblesse.
C’est une force silencieuse, celle de continuer à donner sans se perdre, à comprendre sans s’aigrir, à marcher sans se retourner, à briller dans l'obscurité.
Daniel Namazu.