21/05/2025
"Oublier le petit moi, devenir l’univers tout entier"
On définit le moi comme celui qui dirige ou possède le corps et l’esprit. Un tel moi n’existe pas ; c’est une fabrication mentale, une illusion. En fait, on ne peut pas séparer une existence de la myriade des existences de l’univers. Qu’on le sache ou non, la vie, ma vie, m’est donnée de l’univers entier.
Celui qui s’ouvre à la réalité, à la totalité des existences, qui sort de l’enfermement de ce moi illusoire, celui-là accède à sa vraie dimension. On pourrait dire qu’il accède au soi originel, au vrai soi, bien au-delà du je, du moi et du mien.
"L’être humain véritable marche seul sur la Grande Terre".
Ce n’est pas qu’il est séparé ou coupé des autres, mais il échappe à l’illusion du moi. Il est en relation automatique, naturelle, inconsciente avec toutes les existences. Il a oublié ce petit moi, il est devenu tout l’univers. Tel est l’éveillé.
Si l’on n’y prend pas garde, on aurait tendance à vouloir posséder cette éveille.
J’entends parfois cette parole horrible du genre : il n’est pas des nôtres. Cette idée, cette illusion du moi et du mien, nous poussent à dire des choses déplacées, à faire des choses déplacées, à penser de façon erronée. Croire en l’illusion du moi, c’est résolument se séparer de la réalité, se séparer de sa vraie nature - où celui qui donne, celui qui reçoit et ce qui est donné est une seule et même chose. La totalité des existences sont la vie de chacun.
À la fin, il n’y a pas de différence entre les bouddhas et les êtres de la souffrance. Tant que nous maintenons notre cœur ouvert à toutes les existences, nous sommes Bouddha. Dès que nous nous rétrécissons au moi et au mien, nous sommes des êtres de souffrance.
Quand le don est authentique, celui qui donne, celui qui reçoit et ce qui est donné, sont une seule et même chose.
C’est une illusion de croire que le moi, seul, possède et contrôle le corps et l’esprit. Un tel moi n’existe pas. C’est seulement une commodité de langage.
D'après Taiun J P Faure