23/12/2022
Bonjour,
Nous vous informons que le CABINET MEDICAL de QUISSAC sera fermé du SAMEDI 24 AU SAMEDI 31 DECEMBRE 2022 INCLUS, pour cause de MOUVEMENT DE GREVE NATIONAL DES MEDECINS.
Réponse du CDOM des Ardennes: « Le conseil Départemental de l’Ordre des Médecins des Ardennes s’est réuni en séance plénière le 14/12/2022.
Le malaise profond de l’ensemble des professions de santé qui s’exprime actuellement, est ressenti bien au-delà de nos lieux d’exercice, par l’immense majorité de nos concitoyens, bien conscients des difficultés de notre exercice au quotidien.
L’exaspération des médecins s’est cristallisée, il ne faut pas le nier, à la lecture du communiqué du CNOM du 7 Octobre dernier, prétendant “en leur nom” reformater la médecine de terrain au moyen d’une réorganisation du parcours de soin qui les plonge dans une inquiétude préoccupante.
Ce mouvement de protestation “de la base”, que l'on n'avait pas vu aussi massif depuis très longtemps, doit interpeller le CNOM au risque d'apparaître comme une institution en plein décalage avec le ressenti des acteurs de terrain.
Les médecins ont été stupéfaits de se sentir du jour au lendemain corsetés dans un nouveau rôle, dont les contours se sont dessinés “entre Ordres” avec des motivations qui ne s’inscrivent pas toutes sans arrière-pensées, sous couvert de la pluridisciplinarité.
Nul ne doute de la nécessité pour notre profession de mettre en commun ses compétences avec les autres acteurs du parcours de soin, pour une prise en charge coordonnée des patients. Mais nul n’a attendu pour développer volontairement un partage de compétences, (avant même l’avènement des CPTS) avec ou sans protocoles technocratiques, mais “chacun restant à sa place ” et rendant donc les choses naturelles et pas contre nature.
Dans la position du CNOM, il y a en effet des points sur lesquels les choses sont loin d’être claires.
● Impliquer la responsabilité des médecins pour des actes qu’ils n’auraient pas réalisés, semble apparaître comme une contrepartie maladroite d’un marchandage inter-Ordres, dont les contours ne pourront rester en l’état, au risque de cristalliser encore davantage le juste mécontentement actuel : chacun est responsable de ses actes, un médecin ne certifie que ce qu’il constate.
● Le médecin reste-t-il encore seul dépositaire du diagnostic ?
● Affirmer le rôle pivot du médecin traitant en lui assignant inévitablement de futures contraintes administratives entravant sa pratique au quotidien n’est-il pas contradictoire ?
La délégation de compétences doit amener à la plus grande prudence
● Un pharmacien à son comptoir est-il à même de qualifier une cystite de “simple” sans examen, ou demain de modifier un traitement anti-hypertenseur ? : NON
● La mission d’une sagefemme est-elle de faire de faire le suivi des nourrissons ? NON.
● Une IPA prendra-t-elle demain l’initiative de l’annonce du diagnostic ? NON.
● Tout premier contact chez le kinésithérapeute ne générera-t-il pas des examens d'imagerie systématique, ceux-là même qu’on nous exhorte à moins prescrire ?
La prescription est un acte médical et doit le rester, avec les exceptions justifiées actuellement en vigueur pour les infirmières (matériels de soin…)
Pour comprendre le manque d’attractivité de notre profession, il faut entendre nos jeunes collègues qui voient chaque jour notre exaspération se nourrir de contingences administratives et de contraintes professionnelles qui n’ont cessé d’être dénoncées depuis des années. La charge administrative imposée aux médecins ne cesse de proliférer malgré les grands discours : Chaque pseudo simplification est inexorablement remplacée par une nouvelle contrainte technocratique. Une réponse forte doit être donnée : Transférer cela aux IPA ou aux assistant(e)s n’est pas la solution ! la bonne réponse c'est la suppression de toutes les formalités inutiles.
Le Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins des Ardennes :
● Assure les médecins de son soutien au mécontentement actuel qui est parfaitement légitime
● Est dubitatif quant à l’instauration d’une 4è année d’internat de médecine générale, dont il ne saurait dire s’il s’agit d’un perfectionnement pratique (avec quels moyens ?) ou d’une réponse maladroite aux déserts médicaux.
Nous avons pleinement conscience que, les difficultés actuelles d’accès aux soins pour nombre de nos concitoyens, demandent des réponses ; la profession est sans doute disposée à y répondre mais celles-ci nécessitent impérativement et rapidement une revalorisation significative et une clarification de leur mission, sans dévaloriser et dénaturer ce pour quoi ils ont fait 10 ans d’étude.
Ne pas écouter aujourd’hui la souffrance des soignants revient à mettre en danger demain la santé de tous.
Il est urgent et fondamental de reconsidérer les orientations projetées pour que la profession ne perde pas le sens de son engagement au service de nos concitoyens. »
LE PRESIDENT,
Docteur MOUGEOLLE