29/11/2025
L’ingratitude de nos Ados une étape saine et nécessaire même si c’est inconfortable pour nous Parents.
Ce post m’a fait du bien!
Bon courage à tous les parents d’Ados qui se reconnaîtront…
Bonne journée.
L'ingratitude des adolescents envers leurs parents est un phénomène universel qui s'enracine profondément dans le processus de construction de l'identité. Franck Lopvet, un penseur contemporain, explique que l’ingratitude des enfants, loin d’être une faille morale, est une étape essentielle de leur développement. Selon lui, c’est en étant ingrats que les adolescents se donnent la permission de se détacher de leurs parents pour grandir et affirmer leur propre autonomie.
La dimension psychologique de l'ingratitude chez les adolescents
De nombreux psychologues classiques ont abordé cette thématique, en mettant en lumière les tensions inhérentes à l'adolescence. Selon Sigmund Freud, l'adolescence est marquée par une reconfiguration des liens affectifs : l’enfant doit transférer une partie de son investissement émotionnel envers ses parents vers des figures extérieures (amis, partenaires, modèles sociaux). Cela peut provoquer des comportements qui semblent ingrats, car l’adolescent cherche à se distancier pour mieux affirmer son indépendance.
Erik Erikson, dans sa théorie des stades psychosociaux, voit l’adolescence comme la phase où l’individu explore son identité. Cette quête d'identité passe souvent par une opposition aux figures parentales. En effet, l'adolescent, pour définir qui il est, doit nécessairement questionner et parfois rejeter les valeurs et les attentes parentales.
Françoise Dolto, psychanalyste française, insiste sur le rôle crucial de cette opposition. Pour elle, l’ingratitude est un symptôme sain de la différenciation. À travers ce rejet apparent, l’adolescent affirme qu’il n’est pas une extension de ses parents, mais une personne à part entière. Cette confrontation est douloureuse pour les parents, mais nécessaire pour permettre à l’enfant de devenir adulte.
L’ingratitude comme levier de croissance
Pour Franck Lopvet, cette dynamique est non seulement normale mais constructive. L’ingratitude agit comme un moteur de transformation. En étant « ingrat », l’enfant ose affirmer ses besoins, ses désirs et ses choix, souvent en contradiction avec ceux de ses parents. Ce processus est exigeant pour les parents, qui peuvent se sentir rejetés ou dévalorisés. Cependant, cette étape permet à l’adolescent de s’approprier pleinement sa vie et de grandir.
L’ingratitude doit ici être comprise non pas comme un manque d’amour ou de reconnaissance, mais comme un repositionnement nécessaire dans la relation parent-enfant. Ce repositionnement aide l’adolescent à se libérer de la dépendance affective pour construire sa propre autonomie psychologique.
Une épreuve pour les parents, un apprentissage pour l’enfant
Ce phénomène peut être vécu comme un véritable défi par les parents. Pourtant, comprendre l’ingratitude comme un passage obligé peut aider à mieux l’accepter. Les parents jouent ici un rôle paradoxal : ils doivent offrir à leur enfant un espace suffisamment sécurisé pour qu’il puisse se détacher. Dolto suggère que les parents doivent maintenir une posture d’écoute et de bienveillance, même face à l’ingratitude, pour que l’adolescent puisse se confronter à lui-même sans couper le lien parental.
L’ingratitude des adolescents n’est donc pas un échec relationnel, mais un signe de leur développement psychologique et émotionnel. En s’appuyant sur les travaux de Freud, Erikson et Dolto, ainsi que sur la vision de Franck Lopvet, on peut comprendre que cette phase de rejet apparent est en réalité un acte de croissance. Elle enseigne à l’adolescent à devenir lui-même, tout en invitant les parents à développer patience, recul et confiance dans le lien qui les unit à leur enfant.
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