30/10/2025
"Santa Muerte"
Fêter la mort… pourquoi craindre celle qui veille ?
Elle est gardienne des portes invisibles,
l’ombre sacrée qui nous accompagne depuis le premier souffle.
Reconnaître la mort, c’est honorer la Vérité :
dans tout être, la fin est certaine,
et c’est cette certitude qui donne à la vie sa lumière fragile.
Celui qui marche avec les morts ne vit pas dans le passé :
il porte leurs leçons comme un talisman.
Il sait savourer chaque instant
car il entend le sablier du monde murmurer.
La mort n’est jamais une effaceuse,
mais une passeuse.
Elle ferme un cercle pour en tracer un autre,
à l’encre de l’éternité.
La célébrer, c’est saluer le changement infini,
accepter que nous ne sommes que des voyageurs
dans le grand mouvement cosmique.
Rien ne nous appartient vraiment,
sauf le souffle qui nous traverse
et retourne, tôt ou t**d, à la Source.
Et ceux qui accueillent la mort comme une sœur
ne connaissent plus la peur :
leurs pas se posent plus doucement sur la Terre,
leurs yeux reconnaissent la magie
dans chaque battement de vie.
Ceux qui honorent la mort se souviennent :
dans l’invisible, les Ancêtres veillent.
Leurs pas résonnent encore sous les nôtres,
leurs voix soufflent dans nos intuitions,
et leurs rêves survivent à travers nos mains.
Ils ne sont pas partis —
ils ont simplement changé de demeure.
Ils marchent dans l’air,
dans le feu des chandelles,
dans la mémoire de la terre qui nous porte.
Chaque pierre, chaque arbre, chaque courant d’eau
porte leurs histoires gravées en silence.
Ils nous montrent le chemin
que nous croyons découvrir pour la première fois.
Honorer la mort, c’est aussi les remercier :
ceux qui ont ouvert la route,
ceux qui ont saigné et aimé avant nous,
ceux dont le souffle continue d’animer nos vies.
Les Ancêtres ne demandent pas de prières compliquées —
seulement d’être rappelés,
d’être vécus à travers nos gestes,
nos choix et nos joies.
Et lorsque nous quittons ce monde,
nous devenons à notre tour
ces étoiles discrètes
guidant ceux qui poursuivent la danse.