07/11/2025
Il y a quelques jours, dans ma classe de cinquième, j’ai proposé un petit exercice à mes élèves.
Je leur ai dit :
« Complétez cette phrase : J’aimerais que mon professeur sache que… »
On aurait dit un jeu.
Ils ont ri, griffonné vite, échangé des regards complices.
Mais lorsque j’ai commencé à lire leurs mots, un silence s’est installé… un silence que je n’oublierai jamais.
La première feuille disait :
« J’aimerais que mon professeur sache que mon papa est loin depuis longtemps et que ça me manque énormément. »
La seconde :
« J’aimerais que mon professeur sache que certains soirs je ne dîne pas, parce que je dois attendre ma maman qui rentre très tard du travail. »
Puis d’autres.
« J’aimerais que mon professeur sache que si je suis parfois fatigué, c’est parce que je dors mal la nuit. »
« J’aimerais que mon professeur sache que je préfère être à l’école… parce qu’à la maison, c’est souvent très bruyant. »
« J’aimerais que mon professeur sache que quand on se moque de moi, je fais semblant que ça ne m’atteint pas… mais au fond, j’ai mal. »
« J’aimerais que mon professeur sache que je voudrais juste passer une soirée tranquille, sans larmes ni disputes. »
Lorsque j’ai terminé, personne ne parlait.
Certains regardaient leur table, d’autres essuyaient discrètement leurs yeux.
Ce jour-là, quelque chose a changé.
La classe n’était plus une classe…
C’était devenu un refuge, un miroir où chacun voyait enfin la réalité de l’autre.
J’ai rangé toutes ces feuilles dans un tiroir, comme de petits fragments de vérité.
Et dès le lendemain, mes élèves n’étaient plus les mêmes.
Ils ont commencé à partager davantage, à se parler avec douceur, à se respecter un peu plus, sans que je ne dise rien.
Comme s’ils avaient compris une leçon qu’aucun livre ne peut enseigner :
🌿 On ne sait jamais ce que l’autre traverse.
En rentrant chez moi ce soir-là, j’ai réalisé quelque chose moi aussi :
Une activité simple, presque improvisée, avait enseigné plus qu’un cours entier de grammaire.
Parce que parfois, il ne faut pas beaucoup pour changer un cœur :
Écouter, demander, remarquer.
Et c’est là qu’on comprend pourquoi chaque enfant — même celui qui semble distant, agité, rêveur ou renfermé a juste besoin qu’un adulte, un jour, le voit vraiment. 💛
Auteur inconnu