04/04/2022
Le libre choix. Voici un sentiment intérieur que nous avons besoin de ressentir pour vivre notre expérience pleine d'être humain. Pourtant, j'observe à quel point nombre de personnes ont le sentiment de vivre leur vie sous contraintes, sous obligations, sans liberté à choisir ce qui leur correspond.
Nous connaissons tous cet adage qui dit que « choisir c'est renoncer », cela peut être vrai, mais à nuancer. Pourquoi le renoncement fait-il si peur ? Nous sommes souvent enfermés dans un système de croyances qui dicte qu'il existe le « bon » chemin et donc son contraire, la « bonne » voie et ainsi une autre qui amènerait au désastre. Cette façon de concevoir la vie dans sa forme la plus binaire possible amène indubitablement un stress et une pression interne qui paralyse la perspective de nos choix. J'aime à rappeler que la vie ne nous veut ni du bien, ni du mal. La vie est neutre en soi. La façon dont nous allons polariser ce qui est bon ou mal, ce qui est une réussite ou un échec n'appartient qu'à notre perception qui influencera alors nos ressentis. Ceci est notre liberté intérieure la plus profonde.
« Il faut que », « je n'ai pas le choix » sont des formulations de langage que nous nous sommes mis à adopter sans réaliser l'impact de ces mots prononcés. Vivre avec le sentiment de la contrainte extérieure à soi. Il existe bien sûr des contraintes inhérentes à notre société mais la façon dont nous avons de les vivre n'appartient qu'à nous selon qui nous sommes. Si nous remplacions la plupart de ces formulations de langages par « Je fait le choix de... » ou « Je désir ... » cela donnerait un sentiment intérieur bien différent pour une réalité extérieure pourtant identique.
L'être humain fantasme souvent une version idéalisée de lui même, une version « parfaite » qui ferait de lui un être pur, sans défauts, sans failles, ne se trompant jamais, réagissant toujours « bien », bref, un être humain 2.0. Nous croyons souvent qu'il nous faudrait approcher la perfection afin d'avoir le droit d'être aimé. Cette peur profonde de ne pas être aimé pour ce que nous sommes amène toutes ces injonctions internes donnant le sentiment de manquer de liberté. En choisissant de rejeter notre imperfection nous choisissons alors de vivre la vie en étant notre juge et bourreau. C'est bien cette voix intérieure qui pousse au sentiment de manquer de liberté en érigeant le devoir à être ce que nous ne somme pas , parfait. Lorsque j'étouffe, il est essentiel de reprendre mon souffle, de respirer mon humanité.
Nous sommes des êtres profondément libre. Nous sommes des êtres aux potentialités multiples, capable du pire et du meilleur à chaque instant. En reconnaissant notre imperfection, en apprenant à accepter notre condition d'être humain, le chemin d'une nouvelle liberté d'être peut enfin redémarrer. Nous avons le droit à nos erreurs, le droit à nos émotions, le droit à nos peurs,le droit à nos « mauvaises réactions », le droit à nos manques. Accueillir ces parts de soi si souvent refoulés permet de ressentir notre libre choix disponible à chaque instant. Si j'accepte l'idée de me tromper j'accepterais en même temps la perspective de ma réussite. Si j'accepte la version de moi impulsive j'accepte en même temps le sage qui vit également à l'intérieur.
Nous avons été aimé à l'instant même de notre naissance ( et bien avant ) sans conditions. Il serait bon de se rappeler que nous n'avons pas à devoir être parfait pour avoir le droit à l'amour.
C'est donc en acceptant profondément nos multiples potentialités que nous pourrons de nouveau ressentir notre liberté profonde de choisir qui nous souhaitons être à chaque instant.
Sébastien