20/07/2025
Le deuil amène l’absence.
L’absence de la présence de l’autre.
L’absence de ce que l’autre, par sa présence et son amour, nous permettait de sentir en nous.
L’absence de cet amour que l’autre, comme un miroir, reflétait en nous, vers nous, pour nous.
L’absence de l’amour que nous sommes incapables de ressentir sans ce miroir reflétant qu’est l’autre.
Plus l’amour est fort avec la personne qui est partie, plus le deuil est difficile à faire, parce qu’il nous ramène à cet abysse douloureux du vide de nous-même, que l’on perçoit dans un premier temps comme l’absence de cette connexion à l’amour.
Nous perdons l’objet d’amour, l’outil, le moyen qui nous permettait de ressentir l’amour dans cette qualité de sécurité, d’accompagnement, d’enveloppement, d’harmonie que nous attribuons à l’amour.
Nous nous retrouvons avec un amour qui n’a plus d’écho, un amour comme un trou noir, sans limite, qui a perdu sa saveur puisqu’il ne peut plus rebondir sur personne.
Il s’agit donc de comprendre qu’il est difficile de faire un deuil parce que cela vient toucher à l’absence de substance de l’amour, à l’absence d’incarnation de l’amour, à l’absence de capacité à percevoir cette qualité d’amour sans objet.
Seulement, cette perception d’absence, de chute, de néant, de vide ressenti pendant un deuil est en réalité la présence d’une ouverture à quelque chose de plus grand, plus vaste, plus indéfini.
Nous luttons contre ce mouvement. Nous y sommes conduits sans notre accord, créant ainsi cette friction, ce désaccord, cette douleur.
Puis, comme tout, à l’usure, avec le soutien du temps, nos résistances à ce nouveau paramètre, ce nouveau champ, s’érodent au point où notre conscience est élargie et nous devenons capables d’apprécier une qualité d’amour qui semble ne dépendre plus de rien ni de personne.
La mutation est profonde.
Nous avons alors franchi cette barrière, ce voile de douleur installé dès la naissance et qui a agi comme un moteur actif nous transformant pour nous permettre de retrouver une énergie, un état, une qualité vibratoire, une connexion avec ce qu’il y a de plus grand, plus sage, plus spirituel en nous.