27/10/2025
Bas les masques.
Tu as peut-être déjà vécu ça. Cette impression étrange qu’une personne que tu connais bien agit complètement différemment avec quelqu’un d’autre. Comme si elle changeait de peau. Et tu te demandes : est-ce que je me suis fait avoir ? Est-ce que c’est toi qu’elle traite mal ou est-ce qu’elle est juste… différente selon la personne en face ? Spoiler : les deux peuvent être vrais en même temps.
Chaque relation est une interaction unique. On croit connaître une personne, mais ce qu’on connaît en réalité, c’est la version d’elle-même qu’elle nous a montrée. Une version façonnée par la dynamique qu’on crée ensemble. Par nos blessures, nos attentes, nos comportements. Ce que tu réveilles chez elle n’est pas ce que quelqu’un d’autre déclenche. Et c’est là que les perceptions explosent.
Tu peux passer pour "le toxique" dans son histoire, pendant qu’elle joue la victime. Et inversement. Non pas parce que l’un ment forcément, mais parce que la vérité est relative. La relation est un miroir : elle reflète des facettes que l’autre ne montre pas forcément aux autres. Et plus la relation est intense, plus ce reflet peut être déformant.
Certaines personnes ne sont pas les mêmes partenaires qu’elles sont amis, collègues ou parents. Parce que les rôles changent. Parce que les enjeux ne sont pas les mêmes. Tu peux trouver quelqu’un charmant, drôle, respectueux… et voir cette même personne devenir froide, instable ou blessante dans un autre contexte. Ce n’est pas une contradiction. C’est la complexité humaine.
On sous-estime à quel point notre propre état intérieur influence l’autre. Si tu es dans le contrôle, tu peux réveiller chez l’autre un besoin de se défendre. Si tu es insécure, tu peux pousser l’autre à fuir. Et tout ça, sans le vouloir. Ce n’est pas une question de faute, c’est une question de résonance. Ce que tu dégages appelle une réponse. Et cette réponse n’est pas universelle.
C’est pour ça qu’il ne faut jamais idéaliser une personne simplement parce qu’elle est douce avec toi, ni la diaboliser simplement parce qu’elle a été dure avec un autre. Ce qu’elle t’offre est conditionné par ce qu’elle vit avec toi. Par l’histoire que vous écrivez à deux. Par les déclencheurs émotionnels présents dans votre dynamique unique.
On a tendance à croire qu’on peut se fier aux récits des autres pour juger une personne. Mais ce qu’on oublie, c’est que chaque version d’elle-même est réelle, mais contextuelle. Elle n’est pas fausse parce qu’elle est différente. Elle est juste… une autre nuance. Une autre réaction. Une autre réalité.
En comprenant cela, tu peux mieux naviguer dans tes relations. Tu peux cesser de te comparer, de douter de ton ressenti, ou de croire que tu étais aveugle. Non, tu n’étais pas naïf. Tu as juste connu sa version avec toi. Et ça, c’est déjà un miroir précieux pour mieux te comprendre toi-même.
© Francis Machabée
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