08/11/2025
Rosa est arrivée au cabinet un peu tendue, en m’expliquant qu’elle ne supportait plus de conduire sur l’autoroute, sans en connaître la raison.
Pas d’accident à déplorer, pas de souvenir marquant, juste une panique incontrôlable dès qu’elle s’engageait sur une voie rapide.
Et plus elle essayait de se raisonner, plus son corps la trahissait : mains moites, gorge serrée, cœur qui s’emballe…
Pendant la séance, le test musculaire nous a ramenées à une mémoire appartenant à sa mère.
Jeune femme portugaise, fuyant la dictature de Salazar, cachée à l’arrière d’une voiture avec très peu d’affaires, dans la peur d’être arrêtée par la police des frontières.
Pour elle, l’autoroute représentait un danger qu’il fallait éviter à tout prix.
Des années plus tard, sa fille portait encore cette alerte dans ses cellules.
Son corps répétait la vigilance de sa mère, sans jamais savoir pourquoi.
Ce qu’elle prenait pour une peur irrationnelle était un héritage de survie.
Nous avons libéré cette mémoire en séance, doucement, avec respect pour ce qu’elle avait protégé jusque-là.
Et quelques semaines plus tard, c’est son fils qui est venu me voir.
Au détour de la conversation, il m’a simplement dit :
“Au fait, maman reconduit sur l’autoroute maintenant. Tranquille. Comme avant.”
Ce genre de phrase, lancée sans émotion particulière, me touche toujours profondément, parce qu’elle dit tout.
Le corps a retrouvé la sécurité qu’il cherchait depuis des années.
Et une mémoire familiale entière a pu s’apaiser, sans qu’il soit besoin d’en parler des heures.
C’est aussi ça, la kinésiologie : mettre du sens là où il n’y avait que des symptômes, et redonner au corps la permission de se libérer.
Info et réservation de séance :
www.mslkinesiologie.com
resalib.fr/p/90475