21/10/2025
Je vous ai plusieurs fois parlé de l'instabilité du QI pendant l'enfance. J'avais évoqué quelques hypothèses expliquant ceci (attention, fonctions exécutives plus assez performantes). Hé bien aujourd’hui, mon cas clinique entre dans ce phénomène.
Il s'agit d'une jeune de 17 ans dont j'avais fait le bilan il y a 8 ans lorsqu'elle avait 9 ans. Son QIT était alors supérieur à 130, seuil "officiel" du HPI. Les parents et la jeune reviennent vers moi aujourd'hui, non pas pour confirmer un HPI mais comprendre les difficultés scolaires. Vu son âge, je suis obligée d'utiliser la WAIS. Ce qui m'intéresse, c'est surtout la clinique : son comportement, ses stratégies, son attention... toutes ces observations fines au-delà des chiffres, même si ceux-là sont également importants.
Aujourd’hui, elle a perdu 20 points de QI par rapport au bilan réalisé il y a 8 ans. Le traitement de l'information est assez superficiel, sur des éléments uniquement saillants. La mémoire de travail n'est plus efficace.
Je reprends le bilan fait enfant : j'avais noté une certain comportement que j'ai vu aujourd'hui mais à 9 ans, ce comportement était tout à fait normal. Mais à 9 ans uniquement. Pas à 17 ans. Ce qui explique ses difficultés.
Il ne faut pas oublier qu'un test psychométrique donne un classement par rapport à un échantillon représentatif de la population. Il se peut qu'à un moment donné, un enfant soit en avance par rapport aux autres puis en retard car certaines fonctions cognitives ont eu un développement ralenti alors que celles des autres jeunes ont montré un développement constant et uniforme.
Une fois adulte, il y a peu d'évolution et ces fonctions restent stables. Et le QIT aussi.
Voilà pourquoi le QI peut varier pendant l'enfance.
Voilà aussi pourquoi la question du HPI n'est pas une identité (être ou ne pas être HPI).
Enfin, voilà pourquoi, dans certains cas, il est nécessaire de refaire une évaluation pour mieux comprendre un fonctionnement devenu problématique.