Santéquine CG - écurie et massage équin

24/09/2025

24/09/2025

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05/08/2025

Dans les dernières publications on parlait du poser du pied ainsi que l’ordre d’apparition des lésions dans le pied par un mauvais poser. On a vu aussi brièvement que, si le cheval pose en pince, c’est à cause d’une douleur dans l’arrière du pied principalement due au fait qu’il n’est pas suffisamment développé que pour amortir les chocs.
Aujourd’hui, et de manière simplifiée, nous allons parler du breakover (moment où le pied quitte le sol) et de l’impact que la forme du pied a sur ce breakover.
Cette fois, c’est grâce aux travaux du maréchal-ferrant Gene Ovnicek qu’il nous est possible de comprendre comment la forme du pied est essentielle à un bon breakover et donc une utilisation optimale du pied.
Il met en évidence que le point de bascule se positionne par rapport à la 3ème phalange et non à la paroi et que la longueur de la pince influence le breakover par effet de levier si elle est trop longue (travaux de Duckett).
Il explique aussi qu’il n’y a pas de fonction musculaire qui amène le pied à quitter le sol, mais que c’est la tension du tendon fléchisseur profond (TFP) en dessous du ligament interosseux qui y contribue.
Deux facteurs vont influencer le mouvement correct :
1. La hauteur des talons :
Avec des talons à hauteur de la sole fonctionnelle , la tension est suffisante pour qu’au moment où la jambe arrive à la verticale (dans le déroulé du pied), la tension sur le TFP soit telle que le pied sera soulevé et quittera le sol.
Si les talons sont trop hauts, le pied doit rester plus longtemps au sol pour que la tension sur le TFP fasse décoller le pied du sol. Le mouvement sera donc retardé comparé à un pied avec des talons corrects.

2. La longueur de la pince :
Plus la pince est longue, plus le point de bascule est déplacé vers l’avant du pied amenant alors plus de tension dans les ligaments et tendons. Lors de la marche, le cheval devrait pouvoir arrondir la pince grâce à une usure naturelle. Cette usure naturelle, le roll, va également aider à limiter l’effet de levier lorsque la pince devient ou est trop longue.

Toutes ces informations sont liées et les unes vont influer sur les autres car toutes sont interconnectées.
Un arrière du pied non développé va amener une douleur empêchant le cheval de poser le pied correctement. Cela va également entraîner des déformations du pied qui vont influer sur le breakover. Le tout empêchera le cheval de marcher correctement ce qui, à terme, use les structures internes. L’usure anormale va provoquer de la douleur, qui à son tour empêche le cheval de marcher.

30/07/2025

Après avoir parlé du poser du pied dans la dernière publication, parlons, aujourd’hui, de l’apparition des lésions dans le pied.

Le Dr. Rooney s’est penché sur la question et il faut savoir que ses publications les plus anciennes datent de 1974 ! Il aura fallu attendre une quarantaine d’années avant que ses publications ne ressortent et soient prises en compte.

Le Dr. Rooney est spécialisé dans l’étude post mortem des chevaux et il a pu voir à travers les dissections que des chevaux d’apparence saine pouvaient montrer des modifications de l’os naviculaire, mais que d’autres qui souffraient de boiteries sévères présentaient un os naviculaire sans modification.

Afin de mieux comprendre l’apparition des lésions, il a reproduit le mouvement du poser du pied en pince via une machine et des pieds de chevaux décédés.
De cette manière il a pu mettre en évidence l’ordre d’apparition lésions :
1. les fibrocartilages qui entourent l’os naviculaire
2. les fibrocartilages qui entourent le tendon fléchisseur profond
3. le tendon fléchisseur profond
4. l’os naviculaire (par la surface rugueuse du tendon déjà abîmé)

Par là, il faut donc comprendre que si l’os naviculaire présente des modifications c’est qu’il y a déjà une atteinte des tissus mous. Cela met aussi en évidence qu’un cheval avec un os naviculaire modifié peut tout à fait être confortable malgré les lésions.
Le poser du pied fait partie des points essentiels dans le maintien de structures saines et/ou non douloureuses.

N’oublions pas que le cheval est fait pour marcher et qu’au delà de ça, il pose ses pieds à chaque foulée qu’il fait. Pensez aux nombres de fois où il peut poser son pied en talon … ou en pince.

(Les illustrations viennent de l'"Anatomie du cheval" par Bernard Collin. Merci à Amanda pour avoir mis en évidence les contours des phalanges et de l'os naviculaire sur la radiographie de Caramel)

23/07/2025

Les débats pro fer et pro pied nu sont souvent houleux et on a longtemps parlé « d’effet de mode » concernant le pied nu. L’idée ici, n’est pas de relancer un débat, mais d’expliquer via quelques posts les raisons pour lesquelles c’est vers le pied nu que nous nous tournons pour la réhabilitation.

La réhabilitation que je propose repose sur ce qui se fait en dehors de nos frontières. Les recherches sont plutôt claires, les chevaux gérés en prenant en compte ces recherches retrouvent du confort sur du long terme et en appliquant ces principes je vois moi aussi les effets. Là où nos protocole classiques ont trouvé une limite, il y a ces découvertes (qui techniquement n’en sont plus, étant donné que ça fait déjà pas mal d’années que c’est sorti) qui vont à contre sens, mais qui offrent un nouveau point de vue et l’espoir de soulager nos chevaux efficacement.

Sans même parler de réhabilitation, mieux connaître le pied c’est se donner la possibilité de faire du préventif et d’éviter ces pathologies au mieux.

Le poser du pied:
Sans parler de la forme du pied, du parage ou du ferrage, le cheval devrait naturellement marcher en posant l’arrière du pied en premier au sol.

Pourquoi poser le pied talon en premier est important ?
Voilà ce que dit le Dr. Bowker :
« Lors d’un mouvement normal avec appui talon en premier, le tendon fléchisseur profond est rapidement tendu par la descente de l’articulation du boulet. En même temps, l’articulation interphalangienne distale se projette vers l’avant, ce qui relâche la tension du tendon.
En revanche, lors d’un atterrissage pince en premier, l’articulation du boulet continue de descendre et resserre le tendon immédiatement après l’impact, mais après que la pince touche le sol, le talon bascule vers le bas, resserrant également le tendon.
Comprenez que lors d’un atterrissage talon en premier, une poulie tend le tendon pendant que l’autre le détend. Mais lors d’un atterrissage pince en premier, les deux poulies le tendent simultanément.
Cela engendre une force bien supérieure au niveau du système de poulie naviculaire que ce que la nature avait prévu. C’est une différence énorme, qui accentue fortement la force appliquée sur le tendon et l’os naviculaire. »

Qu’est-ce qui provoque un mauvais poser du pied ?
C’est une douleur dans l’arrière du pied qui empêche le cheval de poser correctement. L’arrière du pied est prévu (grâce au coussinet plantaire notamment), pour amortir les chocs dans le pied. Seulement pour ce faire, il doit pouvoir travailler et être développé. Donc plus on protège l’arrière du pied et plus on l’empêche de se développer et ainsi de pouvoir amortir les chocs laissant place à une gêne voire une douleur selon le sol.

Petite précision :
Il ne s’agit pas tout à fait des talons lorsqu’on parle des talons qui doivent toucher le sol en premier, mais de l’alignement naturel des os. Un cheval avec des talons surélevés / trop hauts qui poserait les talons en premier n’aura pas nécessairement un poser de pied correct. Imaginez un pied dans des chaussures à talon, même si l’arrière touche le sol en premier, l’alignement n’est pas le même qu’avec une chaussure à semelle plate. Toucher le sol avec des talons trop hauts revient au même que de poser le pied en pince.

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