25/04/2022
Qu’est ce que la thérapie « ICV » ?
Thérapie créée par Peggy Pace, psychothérapeute américaine au début des années 2000, qui est basée sur des recherches en neurosciences portant sur l’anxiété, le trauma et l’attachement.
Lorsqu’un événement trop difficile ne peut être « digéré », il est déconnecté des autres réseaux neuronaux et n’est pas vécu comme passé lorsque l’on se le remémore.
Exemple typique : une personne ayant eu une grosse frayeur lors d’un accident de voiture, qui se met à avoir des palpitations, tremblements, à chaque fois qu’elle remonte dans une voiture, même des années après l’accident. Elle a beau savoir que l’accident est loin derrière elle, son corps réagit comme s’il ne le savait pas.
L’ICV est une approche qui facilite un soulagement souvent rapide tant sur le plan psychologique que physiologique.
Elle repose sur le fait de relancer l’intégration neuronale et la capacité innée du corps et du psychisme à se guérir. Elle est efficace pour tout type de problème psychologique et cela sans retraumatiser.
Comment fonctionne-t-elle ?
Les émotions négatives (stress, anxiété, tristesse, peur, colère) peuvent parfois perturber notre quotidien, surtout lorsqu’elles impactent nos comportements.
Lorsque des événements du passé continuent d’influencer notre comportement, consciemment ou non, nous réagissons dans le présent de façon inadaptée aux enjeux actuels, comme si nous cherchions à résoudre la ou les situations du passé non résolues.
L’ ICV va permettre une modification en profondeur.
En thérapie centrée sur la parole, beaucoup de patients sont en capacité de comprendre pourquoi leur comportement est inadapté (cerveau gauche), pour autant ils diront :
« mais je ne peux pas faire autrement, c’est plus fort que moi ! » (cerveau droit).
L’ICV permet la « digestion » des émotions du passé en connectant les réseaux de neurones les uns aux autres afin de dater les événements passés et faire en sorte que le corps n’y réagisse plus malgré nous ; sentir dans son corps que le passé est terminé est ce qui assure le changement.
L’outil principal du psychothérapeute est une liste de souvenirs succincte (ligne du temps) que le patient établit seul ou avec l’aide du psychothérapeute.
Elle va permettre au patient de comprendre que les souvenirs du passé sont réellement passés et que les stratégies développées dans le passé pour y faire face n’ont plus de raison d’être. Le cerveau comprend que l’événement est bien terminé. Nous sommes constitués de la somme de nos expériences, lorsque les émotions liées aux souvenirs s’estompent, le comportement change.
La répétition de la ligne de temps, permet la connexion entre les différents neurones sollicités grâce à l’imagerie mentale, et démontre au cerveau que les événements douloureux sont terminés.
Grace à la plasticité du cerveau, cette thérapie permet d’obtenir des fondations, un soi central solide en permettant la connexion entre le corps et l’esprit.
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Développement cérébral précoce, attachement et régulation émotionnelle
Il semble que ce soit la répétition d’expériences précoces d’apaisement physiologique face au danger qui permette au cerveau de développer ses capacités d’intégration et de reprise de contrôle cortical. Ces expériences précoces s’appuient initialement sur la co-régulation émotionnelle par les figures d’attachement à travers un attachement sécure, en particulier jusqu’à 2 ans (Schore, 2003). Ces mécanismes expliquent la corrélation entre résilience et attachement sécure.
En effet, les premières années de la vie sont une période au cours de laquelle se jouent à la fois :
• un développement important au niveau cérébral, la taille du cerveau étant multipliée par trois au cours des 5 premières années de vie (Maroney, 2003) ;
• le développement des zones cérébrales impliquées dans la détection et la réponse au danger, la régulation émotionnelle, l’attention, la conscience de soi, l’empathie et l’identification à autrui (Schore, 2003 ; Siegel, 2012), en particulier dans l’hémisphère droit qui se développe beaucoup au cours de cette période, bien avant l’hémisphère gauche ;
• les premières expériences d’attachement (Bowlby, 1969) permettant la mise en place d’un style d’attachement (sécure ou non).
Au cours de cette période cruciale du développement cérébral, l’expérience a un impact sur la structuration cérébrale elle-même : « states become traits », selon l’expression consacrée de Perry et al., 1995. Le caractère décisif de cette période développementale a également été testé de manière expérimentale chez l’animal. Les études portant sur l’impact des ruptures d’attachement sur la régulation émotionnelle de différents mammifères sont nombreuses et variées. Par exemple, chez le rat, l’intensité du léchage maternel au cours des 12 premières heures de vie affecte de manière permanente la réaction chimique cérébrale au stress : les rats ayant le moins bénéficié de ce léchage présentent plus de comportements peureux, produisent plus d’hormones de stress et se rétablissent moins bien après une maladie que les rats ayant bénéficié d’un léchage plus long, et cet effet dure sur l’échelle de leur vie (Fish et al., 2004). Cowan et al., 2013 ont également mis en évidence une augmentation de la peur chez les rats déprivés de leur mère pendant 24h à l’âge de 9jours, période qui serait critique pour le développement cérébral chez les rats.
Chez l’être humain, depuis les travaux de Spitz, 1945, les études portant sur le devenir de bébés déprivés émotionnellement ou traumatisés confirment l’importance du bon développement cérébral au cours de la période préverbale pour la régulation émotionnelle ultérieure. Ces études mettent notamment en évidence une fréquence accrue des troubles anxieux et des troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité chez les sujets ayant rencontré des épreuves traumatiques au cours de leur développement précoce, soit avant l’âge de 2–3 ans (Glover, 2011 ; Johnson et Marlow, 2011 ; Maroney, 2003 ; Somhovd et al., 2012). Par exemple, dans le cas de la prématurité, qui implique de multiples interventions médicales quotidiennes, le plus souvent douloureuses et à fort potentiel traumatique, les études longitudinales indiquent une plus grande prévalence de troubles anxieux, de TDAH et de troubles du spectre autistique, durant l’enfance et à l’âge adulte, que chez des enfants nés à terme (Johnson et Marlow, 2011 ; Maroney, 2003 ; Page, 2004 ; Somhovd et al., 2012).
Les processus précoces d’intégration de l’expérience, en particulier traumatique, s’appuient sur l’expérience d’apaisement régulier apporté par une relation sécure à une figure d’attachement et permettent la construction d’un Soi solide, qui va peu à peu affranchir le tout-petit de sa dépendance à sa figure attachement pour sa régulation émotionnelle.
Les indications
Troubles anxieux – Dépression – Traumatismes – Troubles du comportement alimentaire – Addictions – Carences affectives, troubles de l’attachement
Thérapeutes référencés
Psychiatre, psychologue, psy-praticien sélectionné ayant tous suivis une Formation certifiée par l’organisation internationale d’ICV sous la direction de Peggy Pace, fondatrice de la technique
Annuaire des thérapeutes
http://aficv.com/annuaire-therapeutes/
brochure
http://aficv.com/wp-content/uploads/2018/05/brochure-icv.pdf
site
http://aficv.com/qu-est-ce-que-l-icv/