12/10/2025
⏳ La Loi de Parkinson — ou l’art de perdre son temps en pensant en gagner
“Le travail s’étend toujours de façon à occuper tout le temps disponible pour son achèvement.” Cyril Northcote Parkinson (1955)
Quand j’ai lu cette phrase pour la première fois, j’ai ri.
Puis j’ai réfléchi.
Parce qu’elle résume à elle seule notre rapport moderne au temps :
on étire, on reporte, on ajuste…
et on se raconte que c’est pour faire “mieux”.
Mais souvent, c’est juste pour éviter d’agir.
🕰️ Le piège invisible
La Loi de Parkinson dit une chose simple :
plus tu te donnes de temps pour accomplir une tâche,
plus tu mettras de temps à la faire.
Ce n’est pas une question d’efficacité,
c’est une question de psychologie.
Ton cerveau fonctionne selon un principe de confort :
il s’adapte à la durée que tu lui offres.
Tu as 3 jours ? Il te fera bo**er 3 jours.
Tu as 3 heures ? Il t’aidera à aller droit au but.
C’est la fameuse “élasticité du temps perçu” :
ce n’est pas le travail qui prend du temps,
c’est ton mental qui étire ou compresse la perception du temps en fonction de ton engagement.
🔬 Ce que dit la science
Des chercheurs en psychologie cognitive (Université de Princeton, 2019) ont observé que notre cerveau priorise ce qui semble urgent, pas ce qui est important.
Résultat : si rien ne presse, il crée du vide.
Il meuble ce vide avec du stress, des micro-détours, du perfectionnisme, des pauses “nécessaires”.
Ce n’est pas de la paresse : c’est un mécanisme de défense.
Quand la tâche paraît floue ou intimidante, ton cerveau préfère s’occuper à l’inutile plutôt que de risquer l’échec.
Mais derrière ce mécanisme, il y a une forme de peur subtile :
celle de se confronter à sa propre puissance,
à ce qu’on pourrait accomplir si on se donnait vraiment.
💬 Le temps obéit à ton engagement:
Quand tu compresses volontairement le temps,
tu entres dans une autre fréquence.
Ton esprit devient plus focalisé, plus instinctif, plus créatif.
Tu ne réfléchis plus : tu exécutes.
Ce n’est pas une course contre la montre,
c’est une mise en tension sacrée, un appel à la présence.
Tu ressens ce que font les artistes, les athlètes, les artisans :
le “flow”, cet état où le temps disparaît.
Et c’est souvent dans l’urgence maîtrisée
que tu découvres de quoi tu es réellement capable.
🕯️ Le danger de la vitesse:
Mais attention : tout n’est pas affaire de performance.
La Loi de Parkinson ne veut pas dire “fais vite”.
Elle veut dire “fais pleinement”.
Si tu compresses le temps sans conscience,
tu entres dans la frénésie.
Tu ne gagnes plus en efficacité, tu perds en profondeur.
Parce qu’il y a une différence entre agir avec intensité
et courir après la productivité.
L’une te recentre,
l’autre t’épuise.
Le secret, c’est d’apprendre à poser des limites conscientes :
– un cadre clair,
– une durée précise,
– un objectif vivant.
Ce n’est pas la contrainte qui te rend libre,
c’est la clarté.
🌌 L’art d’agir quand le moment est là:
La Loi de Parkinson te montre une vérité simple :
ce n’est pas le temps qui te manque,
c’est la décision.
Tu as en toi la capacité de créer du mouvement à tout instant.
De transformer le “j’ai pas le temps”
en “je choisis d’en faire du temps”.
Quand tu compresses ton énergie dans l’instant présent,
le monde devient plus dense, plus vivant, plus réel.
Alors ne demande pas plus de temps à la vie.
Apprends à honorer le temps que tu as.
Parce que ce que tu fais dans l’instant,
devient ce que tu es dans le monde.
CÉDRIC JARDEL