04/12/2025
Une société se révèle moins par ses discours que par la manière dont elle traite celles et ceux qui vacillent, celles et ceux qui sont les plus vulnérables.
Ce principe, que l’on retrouve chez Levinas lorsqu’il affirme que l’humanité de l’homme se mesure à sa responsabilité pour autrui, donne au soin un statut moral fondamental :
le soin n’est pas un supplément, mais un test.
De manière plus pragmatique, la psychologie du soin rappelle que la qualité d’un accompagnement dépend de trois variables : Les compétences techniques, La relation et cadre institutionnel qui permet ou empêche la qualité...
Le soin n’est donc jamais seulement une technique, il est l’expression d’une éthique.
La capacité à reconnaître la détresse, à anticiper ce dont un être humain a réellement besoin, à financer ce qui soulage et soutient VRAIMENT et à former/superviser les professionnels avec la rigueur que requiert une mission aussi délicate.
Lorsqu’une société néglige le remboursement des prises en charge efficaces, qu’elle ignore les travailleurs sociaux, qu’elle tolère des formations inégales ou insuffisantes, qu’elle invisibilise l’expertise relationnelle et émotionnelle des métiers du soin, elle ne manque pas seulement d’efficience, elle impacte directement le bien-être de tous.
Le soin, dans toutes ses dimensions, psychologique, éducative, sociale, médicale... devient alors un test collectif : acceptons-nous réellement de bâtir un monde à la hauteur de ceux qui dépendent le plus de nous ?
Ou préférons-nous continuer à proclamer une humanité que nos choix budgétaires, institutionnels et culturels démentent encore trop souvent ?
Une société qui veut se dire humaine doit commencer à mon humble avis, par se rendre digne de la vulnérabilité qu’elle prétend protéger.