06/09/2021
STOP À LA COURSE AU DIAGNOSTIC
Ce n’est pas parce qu’un enfant rencontre des défis qu’il a nécessairement un trouble.
Ce n’est pas parce qu’un enfant ne fonctionne pas bien dans le cadre offert à tous qu’il a nécessairement un trouble.
Ce n’est pas parce qu’un enfant résiste à nos interventions ou n’y répond pas « comme les autres » qu’il a nécessairement un trouble.
SVP, mettons un stop à la course au diagnostic.
*** Le diagnostic n'est pas un problème en soi. Un diagnostic s'avère nécessaire et très utile. Il donne accès à des services, permet de mieux comprendre les besoins de l'enfant, permet d'adapter son environnement pour assurer un fonctionnement optimal, de cibler des interventions et approches personnalisées, etc. Par "course au diagnostic", je dénonce le fait que plusieurs enfants reçoivent des diagnostics trop rapidement sans passer par une évaluation complète (ex. évaluation en psychologie ou neuropsychologie). Trop d'enfants reçoivent une prescription non adaptée pour eux sous la base d'un diagnostic "rapide". Ceci est un grand problème mis de l'avant par de nombreux professionnels et spécialistes depuis plusieurs années et qui a d'ailleurs fait l'objet de commissions parlementaires (surdiagnostic et surmédication). ***
Prenons le temps de prendre le temps avec nos jeunes.
Soyons indulgents, patients, aimants.
Mettons notre égo de côté.
Prenons soin de nous pour demeurer disponibles physiquement et mentalement pour eux et garder l’énergie (et l’envie!) de les aider.
Renseignons-nous et éduquons nous pour mieux comprendre les besoins et réactions de nos jeunes.
🧠 Leur cerveau est immature et les comportements qualifiés de « dérangeants » sont malheureusement et trop souvent la traduction :
✔️ d’un manque de connaissances reliées au développement de l’enfant;
✔️ d’un besoin à répondre;
✔️d’un manque de ressources ou de stratégies (chez l’enfant/l’ado comme chez l’adulte);
✔️ d’un environnement qui ne correspond pas aux besoins de l’individu (malheureusement on veut faire entrer tout le monde dans la même boîte)
✔️ etc.
N’oublions pas les chamboulements que les jeunes ont vécu au cours des deux dernières années. N’oublions pas les chamboulements que nous avons vécus. Que nous vivons tous encore.
Nos jeunes sont des éponges. Le niveau de stress très élevé dans la population en général a assurément des impacts chez nos enfants et adolescents. Ils ont des impacts sur nous, adultes!
Les symptômes/manifestations/réactions sont dérangeants, évidemment!
Difficultés d’attention et de concentration, agitation, opposition, difficultés à l’effort, perturbation du sommeil, difficultés à respecter les consignes, augmentation du nombre de conflits, isolement, mensonges, baisse de motivation, résistance… et j’en passe.
Bien que ces réactions et comportements soient désagréables et dérangeants - et attribuables sur papier à plusieurs troubles -, ils ne sont pas automatiquement la traduction d’un trouble.
Les diagnostics existent, oui.
Les troubles existent, certainement.
Mais svp, laissons le temps à nos jeunes de s’adapter et donnons leur les outils et l’environnement pour le faire.
Comme trop de gens le croient (je l’entends chaque semaine en clinique!), vous n’avez pas besoin de diagnostic pour aller chercher de l’aide ou pour en demander.
Ce texte a été écrit en réaction au magnifique texte du docteure Lamy, pédopsychiatre : https://www.facebook.com/100033635977722/posts/597768828020978/?d=n
Caroline Quarré
Intervenante psychosociale (B.Sc.)
Auteure du livre L'enfant stressé
Propriétaire de Service psychosocial Pas-à-Pas
www.pasapas.ca