17/09/2025
CONNEXION À L'ENFANT
Depuis toujours, la relation à l’enfant est une évidence pour moi : j’aime jouer avec lui, parler avec lui, l’écouter, partager le moment dans la spontanéité.
Ce n’est pas quelque chose que j’ai appris, c’est ma nature profonde, ce qui m’anime et me nourrit.
J’ai toujours préféré le lien à l’enfant à celui à l’adulte.
Et j’ai eu la chance de toujours être entourée d’enfants dans ma vie.
L’orthophonie m’a permis d’entrer dans un cadre professionnel classique en faisant ce que je savais déjà faire : mettre l’enfant en confiance et l’aider à s’exprimer.
Elle m’a permis de rencontrer des centaines d’enfants et de familles, de leur apporter mon écoute, mon amour, mon aide.
Elle m’a permis de développer ma créativité dans le jeu et l’accompagnement de l’enfant.
Mais elle m’a encombrée de méthodes, de règles, et de pression pour correspondre aux attentes, celles de l’école, des parents, de l’équipe médicale etc. Il me fallait bien faire les choses et j’avais la sensation de n’être jamais assez.
Lorsque je me permettais de suivre librement mon intuition lors d’une séance je culpabilisais de sortir du cadre et de l’objectif concret à travailler.
Tout ce que je voulais en réalité c’était savourer cette connexion de coeur à l’enfant, répondre à ses besoins profonds, le laisser être qui il est, pour qu’il prenne confiance et se sente bien dans sa peau.
J’avais d’ailleurs souvent la sensation que c’était cette connexion qui faisait progresser les enfants et non l’orthophonie en tant que telle, même si je me trouvais naïve de penser ça.
Mais non, je n’étais pas naïve.
J’étais connectée à plus grand.
J’étais déjà ce canal d’amour pur au contact de l’enfant.
Et aujourd’hui je l’assume.
Je n’ai pas besoin de mot quand je suis avec l’enfant.
Nous nous sentons et nous nous comprenons.
Ma Présence apporte la guérison.
Ce n’est pas quelque chose que je contrôle.
Je lâche mon mental et j’accueille ce qui est là.
L’enfant n’a pas forcément besoin de mettre des mots sur ses émotions pour s’en libérer.
Surtout les enfants qui ont de grosses carapaces, qui cachent de grandes souffrances.
Il est primordial pour moi de ne rien forcer, de ne rien attendre, de les laisser être comme ils sont.
Alors la magie se dévoile.
Ce qui doit être exprimé s’exprime.
Ce qui doit être libéré se libère.
Ce qui doit être vécu se vit.
Dans un jeu, un silence, un dessin, un échange, un regard.
Et l’enfant se sent soudainement plus léger, apaisé.
Il est profondément vu, reconnu, aimé comme il est.
Et les poids qu’il porte peuvent s’envoler.
Pour le laisser revenir à sa nature joyeuse et innocente.
Et s’ouvrir à l’autre avec confiance.
Agnès L.M.