16/09/2025
Voilà quelques jours, face à moi, mon client évoquait un souvenir de son enfance. Des mots simples, presque banals, mais derrière eux une douleur immense. En l’écoutant, je me suis sentie profondément touchée. Plus encore, ma propre douleur venait frapper à la porte.
Dans ces moments là, on nous a appris à rester neutre, presque impassible parce que l'on nous a expliqué que le thérapeute doit rester à sa juste place. Mais en Intelligence Relationnelle (et aussi en IFS), ce n'est pas ainsi que l'on fait. De toute façon mon émotion était bien présente. Je ne l'ai pas cachée, pas plus que je n'ai caché les larmes qui me venaient spontanément aux yeux. J’ai pris une respiration, et je lui ai dit doucement :
« Ce que vous me racontez me bouleverse. Ce n’est pas normal qu’un enfant ait eu à vivre cela. »
À ce moment, quelque chose s’est passé.
Il a vu, dans mon regard, dans mon émotion, une confirmation qu’il n’était pas fou, ni trop sensible, ni exagéré. Que ce qu’il avait vécu était réellement douloureux, injuste, insupportable.
C’est là que la relation (thérapeutique mais aussi de façon plus générale) prend tout son sens : être touchée par l’autre, ce n’est pas perdre sa place de thérapeute. C’est au contraire lui offrir un miroir humain, vivant, qui vient valider son expérience.
Dans la pratique de l’Intelligence Relationnelle, cette résonance n’est pas un accident, c’est un acte thérapeutique en soi.
Car souvent, ce qui blesse n’est pas seulement l’événement, mais le fait d’avoir dû le traverser seul, sans témoin, sans personne pour dire : « C’est trop. C’est injuste. »
Alors, quand l’émotion partagée surgit, elle vient réparer ce vide. Et le patient peut enfin sentir qu’il n’est plus seul avec son histoire. Et surtout que son ressenti est absolument normal et justifié...