16/08/2025
Ils codent, ils classent, ils optimisent.
Nous écoutons, nous tâtonnons, nous résistons.
Dans les bureaux où se dessinent les politiques de santé mentale,
on parle flux, efficience, algorithmes, protocoles.
Mais dans les services, dans les consultations, dans les couloirs parfois,
ce que nous rencontrons, c’est l’humain dans sa complexité :
des corps qui vacillent,
des mots qui butent,
des histoires qui débordent ou qui peinent à se dire,
des regards pleins de détresse,
des gestes anxieux, des mains qui se tordent.
Et cela, aucun score ne peut le mesurer.
Aucun logiciel ne peut le calculer.
Nous ne sommes pas là pour appliquer.
Nous sommes là pour répondre.
Répondre à ce qui surgit.
Répondre en étant là.
Simplement là.
Notre présence n’est pas technique. Elle est éthique.
Ce que nous défendons, c’est un soin vivant.
Un soin qui accueille l’imprévu.
Un soin qui ne réduit pas la complexité du sujet à quelques cases à cocher.
Nous ne refusons pas la technique.
Mais nous refusons qu’elle efface la parole.
Qu’elle standardise la rencontre.
Qu’elle remplace le lien.
Nous tenons cette ligne,
fragile, essentielle :
celle d’un soin qui n’oublie pas le sujet.