26/09/2025
Qu’est-ce que le gaslighting
On ne va pas se mentir, il existe des familles où le ressenti de l’enfant n’a pas de place. Très en lien avec des époques où la dureté de la vie l’emportait sur certaines considérations, où l’on ne reconnaissait pas de légitimité émotionnelle à l’enfant, où l’on niait les traces traumatiques que pouvaient laisser ces invalidations permanentes.
Des générations entières d’adultes développent des troubles anxieux, des manques de confiance féroces, simplement parce qu’ils n’ont pas été reconnus dans leurs ressentis.
Depuis l’enfance, les ressentis sont niés, retournés, minimisés.
Le vécu de l’enfant est traité comme une invention, une exagération, au lieu d’être accueilli.
Si l’enfant parle, on l’accuse d’exagérer, d’inventer, d’être trop sensible.
Résultat : à l’âge adulte, on attend toujours que notre douleur soit reconnue.
Et tant qu’on attend, on rejoue la boucle.
Le doute devient une seconde peau.
Le gaslighting au quotidien : comment le reconnaître et s’en libérer
1. Reconnaître les signes
Le gaslighting, ce n’est pas seulement quelqu’un qui dit : « Tu es f***e » ou « Tu inventes ».
C’est plus subtil.
On peut le reconnaître quand :
On se surprend à douter de ses propres ressentis (« Ai-je vraiment besoin/envie de ça ? »).
On se censure avant même d’agir, car on imagine déjà la critique de l’autre.
On remarque que l’autre banalise, minimise ou déforme nos élans.
Cela se répète dans le temps, jusqu’à créer une voix intérieure qui nous freine.
Exemple vécu : « Est-ce que tu en as besoin ? » répété des centaines de fois, qui finit par couper le lien avec ses désirs.
2. L’apprentissage du doute
Quand un enfant entend très tôt :
« Mais non, tu n’as pas mal. »
« Mais non, tu n’as pas besoin de ça. »
« Mais non, ce n’est pas grave. »
… il apprend à nier ses propres ressentis.
Il intègre que son corps, ses élans, ses émotions ne sont pas fiables.
Que la vérité est toujours à l’extérieur (dans l’adulte, dans l’autorité).
3. La porte ouverte au harcèlement
Arrivé à l’adolescence ou à l’âge adulte, cette personne est plus encline à :
Minimiser ce qu’elle subit (« ce n’est peut-être pas si grave »).
Croire l’agresseur plutôt que son corps (« peut-être que j’exagère, il doit avoir raison »).
Ne pas demander d’aide (« si je parle, on ne me croira pas »).
4. Le pire scénario : le viol
Dans les cas extrêmes, ce conditionnement précoce fait que :
La victime ne se fait pas confiance quand son corps crie « non ».
Elle peut rester figée (sidération) au lieu de réagir.
Après coup, elle doute de la légitimité de sa plainte (« est-ce que c’était vraiment un viol ? »).
C’est exactement la mécanique du gaslighting : on nie ta réalité → tu doutes → tu n’agis pas → tu subis.
Comment commencer à s’en libérer
La clé n’est pas de changer l’autre, mais de réhabiliter sa propre vérité intérieure.
Quelques pistes concrètes :
Nommer la mécanique : reconnaître « Là, je doute de moi parce que j’ai intégré la voix de l’autre ».
Recontacter son élan : se demander « Est-ce que moi j’en ai envie, besoin, joie ? » sans chercher de justification.
Doser les interactions : limiter l’exposition aux personnes qui répètent ces phrases.
Réintroduire le plaisir dans de petites choses, juste pour soi (acheter une fleur, un carnet, un aliment qu’on aime).
Retrouver sa voix intérieure, c’est le premier pas pour sortir de l’ombre du gaslighting.
Sortir du gaslighting ne se fait pas du jour au lendemain. C’est un chemin qui demande de réapprendre à faire confiance à son ressenti, à sa vérité intérieure, pas à pas.
C’est ce que je transmets aujourd’hui dans mon accompagnement.
À travers mes séances, j’aide à mettre en lumière ces mécanismes invisibles, à libérer les blocages du corps et à réhabiliter cette voix intime que beaucoup ont appris trop tôt à faire taire.
Pour celles et ceux qui se reconnaissent dans ces lignes et sentent que ce conditionnement les empêche encore d’avancer sereinement, il est possible d’ouvrir un espace de réparation et de réappropriation de soi.