27/04/2020
Face au confinement...
nous subissons tous la même chose ; il peut entrainer chez chacun d’entre nous : anxiété, colère, dépression, comportements addictifs (alcool, drogues, médicaments, excès de nourriture…) ; il peut aussi réactiver des angoisses d’abandon.
Cependant, cela sera différent dans la manière de le vivre, en fonction par exemple de
l’espace dans lequel nous vivons (grand ou petit, sécurisant ou non) et si nous avons des
antécédents de fragilité psychologique.
Il peut être compliqué à vivre si l’on est seul de par le sentiment de solitude qu’il génère ou
réactive. Mais il peut être aussi très difficile en couple, ou en famille s’il y règne des
problèmes de communication ou de la violence intrafamiliale ou conjugale.
RAPPEL: numéro anonyme et gratuit pour les violences conjugales : 3919 ou un SMS au 114
numéro pour la maltraitance infantile : 119
Le risque que les adolescents se renferment dans un univers parallèle -écrans, jeux vidéo- est également présent.
Le problème central est la peur. Peur de la maladie, de la contagion, donc en résumé,
peur de la mort, la nôtre, ou celle des gens qu’on aime.
A cette peur, s’ajoute le confinement et ce que cela peut induire : ennui, isolement, peur du
vide, fort sentiment de solitude (qui, s’il est déjà présent à la base va être difficile à gérer).
Pourquoi ressentons-nous cela ?
Nous sommes confrontés à une situation inconnue et incertaine ; nous ne savons pas quand le confinement va vraiment s’arrêter, il est donc difficile de se projeter.
Cette incertitude nous inquiète car nous ne pouvons pas contrôler la situation. Nous ne
pouvons pas contrôler ce nouveau virus, qui n’a pour l’instant pas de vaccin.
En revanche, nous pouvons contrôler la manière dont nous allons gérer nos émotions.
Comment vivre cette période de la meilleure manière ?
➔ Création de routines et d’objectifs
1) Il est important de créer ou de maintenir une routine quotidienne : se lever, faire sa
toilette, s’habiller, manger à heures régulières afin de ne pas perdre la notion du
temps.
2) Chaque jour, fixez-vous UN objectif à accomplir. Cela peut être des choses que l’on a souvent ajournées ou qui sont nécessaires à faire au sein de votre foyer, quelque
chose que vous avez envie de faire.
Voici quelques exemples :
- Ranger …trier…vider les placards
- Jouer, discuter, travailler, cuisiner… avec votre conjoint, vos enfants
- Regarder/trier des photos, faire du sport, lire, prendre soin de soi, jardiner si vous
pouvez, regarder la télévision, faire des ateliers créatifs etc.
- Parler (téléphone, mails, réseaux sociaux) à des amis, de la famille
- Regarder des films, faire des jeux, des puzzles…
Réaliser quelque chose au cours de la journée peut vous aider à récupérer confiance
en vous d’une manière générale. Cela permet également et surtout d’être occupé et
donc d’être dans le moment présent.
Si, malgré tout cela, vous êtes pris de panique ou d’anxiété :
- Essayez de vous focaliser sur le pourquoi nous sommes confinés : nous sommes
confinés car tous responsables pour une cause commune. Le but est de réduire
l’épidémie, de nous protéger et de protéger les personnes à risque. La perte de
liberté est plus facile à accepter lorsque nous adhérons et que nous la vivons
moins comme une frustration.
- Limitez les informations à la télévision. Être informé, ok ; écouter en boucle les
nouvelles, peut facilement accentuer notre inquiétude et, ne sert à rien.
D’une manière générale, il faut tenter au maximum d’être réaliste pour tenter de maitriser
notre anxiété.
Quelle est votre peur ? → Que pouvez-vous faire pour la vaincre ?
Exemple :
- J’ai peur d’être contaminé → je vais faire attention et appliquer les mesures pour
me protéger
- J’ai peur que ma mère meure → je vais prendre des nouvelles, lui donner des
conseils, je vais essayer de la protéger.
Le fait d’être dans l’action, plutôt que de subir la situation, peut réellement minimiser votre
inquiétude. Ainsi, le stress engendré par la peur devient utile car il vous permet d’agir.
Être réaliste vous permet de ne pas être dans les extrêmes. Il est important de ne pas
minimiser ni maximiser les risques. Il existe un risque réel, nous devons accepter cette
réalité et nous y adapter pour mieux vivre ces nouvelles situations. Si je sous-estime le
risque, je me mets en danger et je mets les autres en danger. Si je surestime le risque, je
panique et ça n’aide pas.
Tout cela reste des idées, des conseils, qui ne vont pas fonctionner pour tous, ni de la même
manière et notamment si vous présentez une forte angoisse.
Pendant cette période, même si vous ne souhaitez pas de consultations mais que vous
voulez quand même garder un lien et échanger ou que vous avez quelques questions (sur ce
que nous sommes en train de vivre, des incompréhensions face à des situations ou des
questions personnelles sur votre état, votre moral), je reste à votre disposition par mail
(alice.debard@gmail.com).
Bon courage et prenez soin de vous.
Alice Debard