26/03/2025
𝗕𝗨𝗥𝗡-𝗢𝗨𝗧 𝗘𝗧 𝗦𝗨𝗥𝗜𝗡𝗩𝗘𝗦𝗧𝗜𝗦𝗦𝗘𝗠𝗘𝗡𝗧 𝗔𝗨 𝗧𝗥𝗔𝗩𝗔𝗜𝗟
📙 𝗟𝗲 𝘀𝘂𝗿𝗶𝗻𝘃𝗲𝘀𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗮𝘂 𝘁𝗿𝗮𝘃𝗮𝗶𝗹
Le surinvestissement au travail se manifeste par une implication excessive dans le travail de manière physique et émotionnelle. Si vous avez cette tendance, voila quel pourrait être votre portrait :
Vous avez sans doute beaucoup de difficulté à rester dans l’inactivité physique et mentale et à vous reposer. Vous préférez le mouvement permanent. Si les circonstances ne vous permettent pas de vous maintenir dans le mouvement, vous avez tendance à vous sentir tendu, anxieux ou irritable.
Peut-être avez-vous également des difficultés à vous concentrer, à mémoriser, des oublis récurrents ?
Vous avez tendance à vous investir totalement dans votre activité professionnelle au point de négliger d’autres compartiments de votre vie : vie amoureuse, affective, vie sociale, activités d’expression artistique, spiritualité…
Peut-être que ce surinvestissement au travail vous conduit-il à outrepasser les limites de votre corps : ne pas vous reposer, ne pas être à l’écoute de douleurs corporelles, ne pas vous accorder de plaisirs physiques…?
📙 𝗟𝗲 𝗯𝘂𝗿𝗻-𝗼𝘂𝘁
Ce surinvestissement conduit très souvent au burn-out, c’est-à-dire à un épuisement souvent accompagné d’un état dépressif.
Le burn-out doit être vu comme un mécanisme de protection. Avant le burn-out, la personne qui en est victime a un système nerveux autonome en hyperactivation. L’accélérateur, le système sympathique est hyperactif et délivre un excès d’énergie qui va épuiser les ressources de la personne et fragiliser sa santé. On pourrait dire qu’elle roule en seconde sur l’autoroute.
Lorsque le burn-out survient, c’est un peu comme un disjoncteur qui s’est activé pour éviter le pire : je fais alors l’expérience d’un état de survie où je n’ai plus d’énergie physique ni mentale, accompagné parfois par un émoussement sensoriel et émotionnel (une espèce d’anesthésie).
📙 𝗗𝗲𝘂𝘅 𝗽𝗿𝗼𝗳𝗶𝗹𝘀 𝗱𝗲 𝗽𝗲𝗿𝘀𝗼𝗻𝗻𝗮𝗹𝗶𝘁𝗲́ 𝗮̀ 𝗿𝗶𝘀𝗾𝘂𝗲
➡️ 𝙋𝙧𝙤𝙛𝙞𝙡 1 : une personne qui a des idéaux exigeants, un besoin de contrôle et une tendance à l’autocritique excessive
Vous vous fixez généralement des objectifs élevés, Vous êtes très préoccupé par votre performance.
On dit peut-être de vous que vous êtes perfectionniste. Vous aimez contrôler, anticiper, planifier, gérer.
Vous êtes capable de vous critiquer avec excès dès lors que vous ne parvenez pas à atteindre vos objectifs.
➡️ 𝙋𝙧𝙤𝙛𝙞𝙡 2 : une personne qui a un manque d’estime de soi, un manque affectif et qui vit dans la peur du rejet (abandon).
Abnégation : Vous avez tendance à sacrifier vos propres besoins pour tenter de satisfaire en priorité ceux des autres
Vous êtes très sensible au regard des autres et recherchez en priorité leur approbation et leur reconnaissance quitte à taire momentanément vos opinions et vos valeurs
Vous avez tendance à vous soumettre à l’excès aux exigences d’autrui afin de ne pas risquer d’être rejeté, délaissé ou abandonné
Vous vous voyez comme une personne imparfaite, inférieure, qui a peut-être commis des fautes et vous avez tendance à ressentir de la honte en raison de ce que vous êtes ou ce que vous regrettez de ne pas être
Vous ressentez constamment un manque affectif et peut-être un sentiment d’isolement
📙 𝗣𝗼𝘂𝗿 𝘁𝗿𝗮𝗶𝘁𝗲𝗿 𝗲𝗳𝗳𝗶𝗰𝗮𝗰𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝘀𝘂𝗿𝗶𝗻𝘃𝗲𝘀𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗮𝘂 𝘁𝗿𝗮𝘃𝗮𝗶𝗹 𝗲𝘁 𝗯𝘂𝗿𝗻-𝗼𝘂𝘁 : 𝘂𝘁𝗶𝗹𝗶𝘀𝗲𝗿 𝘂𝗻𝗲 𝗰𝗼𝗺𝗯𝗶𝗻𝗮𝗶𝘀𝗼𝗻 𝗱’𝗮𝗽𝗽𝗿𝗼𝗰𝗵𝗲𝘀 𝘁𝗵𝗲́𝗿𝗮𝗽𝗲𝘂𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀
On va le voir tout à l’heure, les causes du surinvestissement au travail et de la tendance au burn-out sont toujours multiples, elles relèvent à la fois de mécanismes physiques et psychologiques.
Pour les traiter efficacement, il faut donc, en résumé, recourir à une combinaison d’approches thérapeutiques permettant d’agir à la fois sur le corps et le cerveau et traiter la source de cette anxiété (pas seulement agir sur les symptômes) pour obtenir des résultats durables.
📙 𝗤𝘂𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 𝘀𝗼𝗻𝘁 𝗹𝗲𝘀 𝗰𝗮𝘂𝘀𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗺𝗼𝗻 𝘀𝘂𝗿𝗶𝗻𝘃𝗲𝘀𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗮𝘂 𝘁𝗿𝗮𝘃𝗮𝗶𝗹 𝗼𝘂 𝗱𝗲 𝗺𝗮 𝘁𝗲𝗻𝗱𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗮𝘂 𝗯𝘂𝗿𝗻-𝗼𝘂𝘁 ?
Chez un être humain, un trouble n’a jamais une cause unique. Le surinvestissement au travail et la tendance au burn-out n’échappent pas à la règle, leurs causes sont multiples et interagissent. En voici les principales.
➡️ Vulnérabilité héréditaire : lorsque un gène appelé SERT à une forme courte, on sait qu’il y a une prédisposition aux troubles anxieux et il y a fort à parier que l'anxiété se manifeste notamment dans le contexte professionnel.
➡️ Contexte familial : surinvestissement au travail et tendance au burn-out découlent souvent de traumas complexes (traumas relationnels) provenant l'environnement dans lequel un enfant a grandi : une relation de longue durée avec un parent dysfonctionnel, par ex. une mère autoritaire, surprotectrice, hyper-exigeante, très anxieuse ou dépressive. Ces traumatismes vont engendrer des croyances limitantes, souvent inconscientes, (« Pour être aimé, il faut être performante ») et des peurs fondamentales diffuses associées (« un événement douloureux surviendra si je n’ai pas tout anticipé et planifié », « je serai puni d’une façon où d’une autre si je ne sacrifie pas tout à ce travail »…) qui vont contribuer à mon anxiété.
➡️ Trauma simple : parfois un trauma simple (agression, licenciement, séparation, décès d’un proche…) affectant des assises psychologiques déjà fragilisées par un trauma complexe va faire le lit du surinvestissement au travail et de la tendance au burn-out.
➡️ Etat physique : des déséquilibres musculo-squelettiques (tensions, posture…) ou biochimiques (déficit en Gaba, sérotonine…) peuvent constituer de puissants facteurs de maintien de mes tendances problématiques et compromettre toute évolution au niveau psychologique (émotions, pensées).
➡️ Stress cumulatif : pression constante, sur de nombreuses années, liée à l’activité professionnelle ou à un conjoint agressif….
➡️ Habitudes alimentaires : excès d’excitants, de sucre…
➡️ Mode de vie : manque de sommeil, charge de travail excessive, absence de relations sociales…
➡️ Emotions réprimées : une colère à l’égard de cette mère qui ne m’a jamais prise dans ses bras…
➡️ Absence de but dans la vie : même lorsque tous les autres facteurs ont été pris en compte dans une thérapie, on s’aperçoit que les questions existentielles non résolues (quel mon rôle dans la vie, la peur de la mort…) peuvent suffirent à maintenir l’anxiété généralisée.
📙 𝗧𝗿𝗮𝗶𝘁𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗱𝘂 𝘀𝘂𝗿𝗶𝗻𝘃𝗲𝘀𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗮𝘂 𝘁𝗿𝗮𝘃𝗮𝗶𝗹 𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝘁𝗲𝗻𝗱𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗮𝘂 𝗯𝘂𝗿𝗻-𝗼𝘂𝘁 : 𝗹𝗲𝘀 𝗰𝗹𝗲𝗳𝘀 𝗱𝗲 𝗹’𝗲𝗳𝗳𝗶𝗰𝗮𝗰𝗶𝘁𝗲́
➡️ CLEF N°1
Une combinaison de méthodes thérapeutiques pour agir sur tous les facteurs impliqués dans mon trouble
On l’a évoqué tout à l’heure : les causes et facteurs de risques sont multiples. Pour être efficace, il faudra agir sur ces différents facteurs : vos habitudes de vie ( sommeil, phase de repos ..?) qui peuvent entretenir vos troubles, votre alimentation, votre corps (état de mon système nerveux autonome, motricité, posture, tensions dans la musculature profonde…?), vos émotions, vos comportements, pensées. Et aucune forme de thérapie ne permet à elle seule d’agir sur toutes ces dimensions de votre être.
Pour être efficace, il faudra donc utiliser une combinaison d’approches thérapeutiques permettant de mener une action à la fois sur les facteurs physiques et les facteurs psychologiques.
➡️ CLEF N°2
Réduire rapidement les symptômes par une action sur le système nerveux autonome
Vous avez sans doute observé que lorsque l’anxiété liée au travail est là, il ne suffit pas de se dire « tu n’as aucune raison d’être anxieux! ». Cette anxiété est un automatisme neurobiologique que mes processus conscients, mon mental, sont impuissant à contrôler. Il faut tout d’abord rééquilibrer le terrain, c’est à dire rééduquer le système nerveux autonome (SNA) qui, dans ce type de troubles, est toujours dans un état de déséquilibre prononcé.
La plupart des troubles physiques (tachycardie, tensions musculaires, troubles du sommeil…) et psychologiques que j’expérimente sont le fruit de ce déséquilibre. Dès lors, des pratiques répétées améliorant le tonus du régulateur de mon SNA peuvent rapidement améliorer mon état général.
➡️ CLEF N°3
Défaire les situations de crise avec des protocoles d’urgence
Sous l’effet de certaines situations professionnelles (la perspective d’une réunion où je dois prendre la parole, la pensée des objkectifs que je dois atteindre…), j’entre peut être dans un état de déstabilisation et d’angoisse prononcée où par exemple, ma fréquence cardiaque augmentent, ma respiration devient difficile, je ressens un vertige ou je le mets à transpirer… Il va falloir que j’apprenne des techniques permettant de mettre fin à ces états critiques qui entretiennent, voire renforcent au fil du temps mon anxiété, mes pensées obsédantes et mes troubles physiques.
➡️ CLEF N°4
Intervenir à la source de vos troubles pour des résultats profonds et durables
Je suppose que vous ne souhaitez pas passer votre vie à éteindre des incendies avec des pratiques ou des produits. Pour trouver durablement le bien être, il sera indispensable d’agir à la source de vos troubles. Autrement dit, il faudra identifier et transformer la mémoire qu’a laissé en vous certaines expériences douloureuses du passé. Il peut s’agir d’expériences durables : par exemple, une éducation assurée par des parents dévalorisants, ou dont le niveau d’exigence était exagérément élevé ou qui conditionnaient implicitement leur attention et leur affection à mes performances scolaires, sportives ou artistiques. Il peut aussi s’agir d’expériences ponctuelles (comme une agression, un décès…).
➡️ CLEF N°5
Mobiliser autant votre corps que votre cerveau
Les expériences douloureuses du passé qui sous-tendent mes difficultés d’aujourd’hui sont enregistrées dans une mémoire essentiellement inconsciente et de nature corporelle. Il faudra donc mobiliser le corps pour transformer cette mémoire et produire des changements au niveau émotionnel et cognitif (mental). On ne peut aucunement venir à bout des mémoires douloureuses avec une approche exclusivement cognitive autrement dit avec une thérapie strictement verbale, par le seul dialogue avec un thérapeute.
➡️ CLEF N°6
Tenir compte de vos spécificités physiques et psychologiques
Un marin ne peut pas tracer un cap vers sa destination s’il est incapable de faire un point, autrement dit s’il ne sait pas déterminer sa position. Quelle qu’elle soit, la thérapie dans laquelle vous allez vous engager devra donc reposer sur une évaluation de vos spécificités : que se passe t’il en vous sur un plan neurovégétatif (SNA), sensoriel, musculo-squelettique (posture, motricité, conscience corporelle), émotionne, cognitif (pensée, croyances, capacité d’attention, mémorisation), comportemental. C’est seulement sur la base de cette évaluation que le thérapeute pourra élaborer une stratégie thérapeutique efficace.
➡️ CLEF N°7
Soutenir en permanence votre motivation à pratiquer
Même si la compréhension des phénomènes et des mécanismes est utile, elle n’est en rien suffisante. La science nous indique que la transformation est un apprentissage et que cet apprentissage ne s’installe que sous l’effet de pratiques répétées . Seule la répétition peut pérenniser les nouveaux réseaux neuronaux qui sous-tendent le changement. Il vous faut donc vous engager dans un programme entièrement pensé pour soutenir votre motivation à pratiquer.
➡️ CLEF N°8
Opter pour un programme thérapeutique qui a fait ses preuves
Enfin, ne mettez pas votre santé mentale entre les mains de n’importe qui. Orientez-vous vers de véritables thérapeutes, sérieusement formés et surtout disposant d’une très longue expérience en cabinet et dont les méthodes ont déjà prouvé leur efficacité sur des centaines voire des milliers de patients.
Philippe Coat
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