06/11/2025
Connaissez-vous la règle de la main ?
Elle est simple : chaque jour d’immobilisation = environ 4 jours de revalidation pour retrouver une fonctionnalité normale des tissus.
Oui, l’immobilisation peut être indispensable dans certains cas : chirurgie avec nécessité de consolidation osseuse, phase inflammatoire précoce ou cicatrisation où une surcharge serait délétère.
Mais dans de nombreux autres cas, l’immobilisation stricte la fameuse « cagothérapie » est appliquée sans justification et entraîne des conséquences tissulaires majeures.
Ce que l’on sait aujourd’hui sur les tissus musculaires après immobilisation :
Dès 48 heures sans mouvement, les fibres musculaires commencent à :
-Perdre du volume (atrophie)
-Se désorganiser
-Perdre leur capacité à produire de la force
-Perdre leur proprioception (capacité à « sentir » le mouvement)
Et ce n’est pas tout :
la cicatrisation d’un muscle ne se fait pas en régénération pure, elle se fait en réparation, c’est-à-dire avec formation de tissu cicatriciel qui :
-Est moins élastique
-Se rétracte
-Diminue la capacité d’allongement et d’absorption des contraintes
Le mouvement précoce mais encadré permet justement :
-La bonne orientation des fibres en régénération
-La réduction de la taille et de la densité de la cicatrice
-Le retour de la vascularisation
-Le maintien de la force et de la proprioception
Ainsi :
→ Trop d’immobilisation = cicatrisation désorganisée + tissus fragiles + risque de rechute.
Ce que montre la recherche
( dont L’étude Järvinen et al. sur les lésions musculaires)
Quelques jours de repos sont utiles uniquement pour permettre au tissu cicatriciel de se former.
Au-delà, si le mouvement n’est pas repris :
les fibres se régénèrent mal, la cicatrice devient trop dense, et la fonction musculaire ne revient pas correctement.
Ils montrent même :
Immobilisation 5–7 jours = cicatrice stable + mouvement contrôlé = récupération optimale
Immobilisation > 10–14 jours = perte de force prolongée, raideurs, compensations, risque élevé de re-blessure
Et prenons un exemple concret, parce que vous allez certainement vous y reconnaître.
Votre chien se fait une entorse.
Vous ne consultez pas tout de suite un ostéopathe pour réduire la lésion. Vous observez qu’il boite, vous donnez des anti-inflammatoires (souvent sans avis vétérinaire), et au bout de 5 jours, ça va déjà mieux. La boiterie est moins visible, le chien pose mieux. Vous vous dites donc : « Bon, c’était pas si grave. On va juste le laisser au repos. »
Vous instaurez alors un repos strict, sorties p**i en laisse, rien d’autre. Au bout de 8 à 10 jours, il n’est pas totalement carré, mais il ne souffre plus. À 14 jours, la boiterie a disparu.
Vous reprenez donc les activités habituelles entre 15 et 20 jours après le début de la blessure.
Et c’est là que tout se joue.
Parce que pendant ces 2 semaines de repos strict, les tissus ont :
-perdu en élasticité
-perdu en force
-cicatrisé de manière désorganisée
Vous avez l’impression qu’il « va mieux » parce que vous ne voyez plus la boiterie. Mais fonctionnellement, le muscle, les tendons, les tissus conjonctifs ne sont plus prêts à reprendre l’activité.
Alors oui, vous reprenez…
Et les conséquences arrivent :
→ Boiterie qui réapparaît sur terrain irrégulier au début puis partout, rien juste quelques foulées au démarrage ...
→ Raideurs au lever
→ Fatigue plus rapide sur le site de la blessure
→ Puis, à terme, douleurs chroniques et compensations
Pas parce que la blessure était grave à la base.
Mais parce qu’elle n’a pas été accompagnée, et que la reprise a été faite sur des tissus fragilisés.
C’est cela, la conséquence d’une gestion classique « anti-inflammatoires + repos strict + reprise directe » :
On laisse les tissus cicatriser seuls, mais mal.
Alors par pitié, faites vous accompagner ...
Et pour illustrer cela des muscles avant et après 9 jours d'immobilisation ... impressionnant n'est il pas ?
(Image extraite d'une conférence C.Zink).