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La direction du CHU de Toulouse remet, une fois de plus en question la prise en charge Sanitaire et Médico-Sociale au centre-ville, au sein de l’hôpital La Grave, des personnes les plus vulnérables et les plus démunies, ainsi que la politique de santé sexuelle comprenant la prévention, le dépistage des infections sexuellement transmissible(IST) et le suivi des personnes vivant avec le VIH.
La Grave, site Historiquement fondé pour accueillir les indigent·e·s au 13e siècle, avait repris son orientation avec un grand projet social en partenariat avec les associations pour construire un hôpital de santé publique, dirigé vers une prise en charge des plus démunies.
Fin mars 2018 le personnel médico-social des services dédiés à la prise en charge des personnes vulnérables et de la prévention des IST ont été informé qu’ils ne réintègreraient pas les locaux du site historique de La grave car les travaux de l’aménagement de l’ancienne maternité auraient un coût plus important que prévus. La direction réfléchit à une délocalisation de l’ensemble des services concernés sur le site de Purpan. Cette injonction, adressée aux médecins responsables des différents services du site, s’est faite au travers d’une proposition de réfléchir à un nouveau projet d’établissement.
Les services concernés aujourd’hui par cette délocalisation sont :
Le Centre de santé sexuel regroupant les activités de dépistage du VIH, des Hépatites et des IST au sein du Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic ainsi que la 2ième file active de prise en charge de personnes vivant avec le VIH en Midi-Pyrénées représentant 500 personnes (CeGIDD)
La Permanence d’Accès aux Soins de Santé (PASS) au sein de la médecine sociale permet aux personnes n’ayant pas de couverture sociale de pouvoir bénéficier d’une prise en charge médicale et d’une réouverture de leurs droits.
La PASS-Psy s'adresse à toute personne en situation de grande précarité, quelque soit la situation administrative, de pouvoir bénéficier d'un accès direct vers un psychologue.
La Halte santé est un établissement médicosocial qui accueille les personnes vivant à la rue avec des problématiques de santé importante.
Le Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie Maurice DIDE est une unité de soins ambulatoires qui accueille, évalue et prend en charge les personnes présentant des dépendances.
Les Hospitalisations de jours de pédopsychiatrie : Le SUPEA (Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent ) Hôpital de Jours des petits, le LAPS (Lieu d’Accueil de Partenariat et de Soins), ou encore L’.A.T.T.P. Petite Enfance (Accueil Thérapeutique à Temps Partiel), où les enfants sont accueillis tous les jours (temps complet) ou certains jours (temps partiel), pour la journée ou la demi-journée. L’enfant est accueilli sur un groupe correspondant à sa catégorie d’âge, à partir duquel sont organisées les différentes modalités d’aides, individuelles ou collectives, dont il a besoin.
Le Centre Medico-psychologique adulte (CMP):c’est une structure de soins assurant l’accueil, l’évaluation diagnostique, la prise en charge et l’orientation des patient·es souffrant de pathologie psychiatrique. Il s’agit d’une unité d’accueil en milieu ouvert et de coordination des actions de prévention, des actions de diagnostic, des soins ambulatoires et d’interventions à domicile.
L’hôpital de jour d’évaluation des fragilités et de prévention de la dépendance est destiné aux patient·es âgé·es présentant des critères de fragilité, mais dont l’autonomie dans les activités de base de la vie quotidienne sont maintenues
La direction remet en cause le projet d’hôpital de santé publique général, au cœur du centre-ville, qui fut validé il y a un an, après de nombreuses corrections et retoquages de la part de cette même direction. Ce projet incluait les différents services du site, les partenaires de la ville, les associations, le comité de défense de l’hôpital public de la Haute Garonne, ne peut être dissocié du site de L’Hôpital La Grave. Il a pour objectif de lutter contre les freins géographiques à l’accès aux soins, d’être au centre d’un maillage sanitaire et médico-social avec les différents partenaires de la cité et la proximité avec les publics concernés.
Rappelons que le centre-ville est un lieu de socialisation pour les sans-abris. Rappelons aussi que les services de psychiatrie et de pédopsychiatrie avaient été pensés dans le quartier Saint-Cyprien pour permettre un accès direct aux loisirs, à la culture, aux commerces de proximité, aux transports en commun...qui sont autant d'outils favorisant l'insertion sociale des patient·e·s, et font partie intégrante du soin. Ce projet de déménagement, est une atteinte aux droits et aux besoins des patient·e·s et remet en cause la loi de 2005 .
Cette politique de démantèlement du site de La Grave n’est pas récente de la part des Directions et Mairies successives (depuis 2005) et nous amène à croire que les populations fragiles et précaires n’ont plus rien à faire en centre ville. Cela serait-il fait pour facilité les transactions immobilières des promoteurs qui n’attendent que ça pour construire un ghetto pour riches dans l’un des quartiers les plus populaires de Toulouse?
Dans un contexte de démantèlement du service public et un climat social délétère il est important de rappeler que le personnel et les usager·es du système de santé public ne sont pas les variables d'ajustements économiques de politiques antisociales et ultra libérales.
Nous défendons, au travers du refus de ce projet de délocalisation, le maintien d’un maillage institutionnel et associatif de proximité.