29/10/2025
On parle souvent de “parentalité centrée sur l’enfant” comme d’un idéal — écouter, accueillir, accompagner.
Mais dans le réel, ce bel élan peut parfois se transformer en déséquilibre silencieux.
Quand tout tourne autour de l’enfant, le couple s’efface, la famille s’épuise, et la relation perd sa respiration commune.
L’enfant n’a pas besoin d’être le centre pour se sentir aimé.
Il a besoin d’un environnement où les liens circulent dans tous les sens — où il perçoit la tendresse entre ses parents, le respect mutuel, la cohérence d’un système qui le contient.
La recherche en psychologie du développement le montre depuis longtemps : c’est la qualité du tissu relationnel, plus que l’attention exclusive, qui fonde la sécurité intérieure.
Le bébé se construit dans la triade, pas seulement dans la dyade.
Il observe, il ressent, il apprend que chacun a une place, et que l’amour ne se mesure pas à la quantité d’énergie donnée, mais à la qualité du lien partagé.
Être un parent “centré sur la famille”, c’est reconnaître que nos besoins comptent aussi, que notre bien-être nourrit celui de nos enfants, et que nos limites leur apprennent le respect du vivant — en soi et chez l’autre.
C’est offrir à l’enfant un espace où il peut grandir avec les autres, pas à la place des autres.
C’est lui montrer que l’amour le plus sûr est celui qui circule, qui relie, et qui laisse de la place à chacun pour exister.