18/11/2025
Le changement fait peur parce qu’il arrache. Il casse les repères, il expose les illusions, il dévoile les choses qu’on n’osait pas voir en pleine lumière. Mais au fond, ce n’est jamais le changement qui fait mal. C’est toujours notre résistance. Ce petit réflexe qui dit : « Non, laisse-moi dans ce que je connais, même si ça me blesse. » On confond confort et sécurité. On confond attachement et amour. On confond passé et identité.
Et un jour, tu réalises que tout ce que tu tentais de retenir entre tes doigts glisse quand même. Parce que la vie n’attend pas que tu sois prêt. Elle avance, elle déplace, elle transforme. Et tu peux lutter, ou tu peux apprendre à te laisser traverser. Une chose est certaine : rien ne devient plus lourd que les choses qu’on refuse de laisser mourir. C’est ironique… ce qu’on garde finit souvent par nous écraser.
Le vrai courage, ce n’est pas de tout contrôler. C’est d’accepter que tu vas changer encore, et encore, et encore. Que les versions de toi vont se succéder. Que certaines vont s’éteindre pour laisser place à d’autres. Et que c’est normal. C’est même sain. Parce qu’évoluer, ce n’est pas perdre quelque chose : c’est récupérer une part de toi que tu n’avais jamais osé activer. Le changement, c’est une renaissance déguisée en chaos.
Et tu sais quoi ? Quand tu arrêtes de forcer, quand tu cesses de vouloir maintenir le monde tel qu’il était hier, tu commences enfin à respirer. Tu découvres que le courant de la vie ne t’emporte pas pour te noyer, mais pour t’apprendre à flotter différemment. Tu n’as jamais été destiné à rester la même personne. Tu es un mouvement. Tu es une transformation permanente. Et, paradoxalement, c’est ça la seule chose qui ne changera jamais.
© Francis Machabée