Caroline Manecy, Psychanalyste

Caroline Manecy, Psychanalyste Psychothérapie de soutien et psychologie analytique jungienne en Bresse louhannaise.

20/10/2025

"Les problèmes d’enfants me paraissent plus graves parce que c’est le monde de la disproportion. C’est le monde où on ne sait pas si on a fait des choses très graves. […] Les drames d’enfants sont évidemment plus considérables que les drames d’adultes, parce que l’enfant est ligoté. Jusqu’à l’âge de 14-15 ans, il ne peut pas envisager de se sauver et de mener sa vie. Il est prisonnier des contraintes, des préjugés, des stupidités des adultes, souvent." François Truffaut

14/10/2025

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Quand la figure du Père est briséeOriginesLa faille paternelle naît lorsque le principe incarné par la figure du Père – ...
30/09/2025

Quand la figure du Père est brisée

Origines

La faille paternelle naît lorsque le principe incarné par la figure du Père – direction, ordre, présence, discipline – est distordu, absent ou mal utilisé.

- Le père absent : physiquement parti, émotionnellement coupé ou simplement désengagé.

- Le père critique : exige la perfection, manie la honte comme instrument éducatif.

- Le père rigide : privilégie la règle au détriment de la relation, la structure au détriment de l’amour.

- Le père chaotique : imprévisible, incohérent, peu fiable, si bien que le « cadre » devient une menace.

- Le père institutionnel abusif : figures d’autorité (enseignants, patrons, managers, institutions religieuses ou politiques) qui abusent de leur pouvoir.

Dans ces conditions, l’enfant grandit sans direction sûre, sans cadre sécurisant. Son psychisme peut enregistrer différentes croyances :
- « Je ne peux pas faire confiance à l’autorité. » / « Personne ne me guidera jamais de façon sûre. » / « La loi est arbitraire, donc je dois la contourner. »
- « L’ordre est étouffant. » / « Les figures d’autorité sont là pour me faire du mal. »
- « Si tout n'est pas sous contrôle, je suis en danger. »
- « Si je montre ma vulnérabilité, je serai rejeté. » / « Être moi-même est dangereux. »

Comportements adultes typiques lorsque la figure du Père n'est pas intégrée

Ces blessures, lorsqu’elles ne sont pas reconnues, ressurgissent souvent dans la vie adulte sous des formes bien familières :

- Défiance chronique : difficulté à déléguer, suspicion envers les managers, refus d’accepter toute hiérarchie.

- Perfectionnisme : obsession de bien faire, peur constante de l’erreur, sentiment de ne jamais être à la hauteur.

- Besoin de contrôle : incapacité à lâcher prise, tendance à tout anticiper pour ne pas être pris au dépourvu.

- Instabilité relationnelle : méfiance vis-à-vis des engagements, peur de dépendre de quelqu’un.

- Rébellion compulsive : refus systématique de la règle, sabotage de soi-même pour « prouver » son indépendance.

Ces comportements sont en réalité des stratégies de survie restées bloquées dans le temps, des boucles, comme des échos de l’enfant qui cherche encore une sécurité qu’il n’a jamais trouvée. Tant qu'on est pris dans ces boucles, la fracture avec la figure du Père est maintenue.

Intégrer la figure du Père

L’intégration commence lorsqu’on laisse s’installer en soi une présence paternelle intérieure qui n’est plus juge, mais qui guide. Concrètement, cela veut dire transformer l’ombre laissée par le père défaillant ou manquant en une force de soutien intime : ce n’est plus une voix qui impose, c’est une voix qui oriente. Ce n'est plus l’ordre qui contraint, mais l’axe qui stabilise.

Intégrer le Père, c’est accepter que l’autorité puisse être une ressource et non plus une menace. C’est se donner la permission de s’appuyer sur une colonne vertébrale interne plutôt que d’attendre qu’un autre nous dise quoi faire — ou de se consumer dans le rejet de tout ordre venu d’ailleurs.

Au fond, c’est passer d’un duel sans fin contre la figure du Père (le défier, le fuir, s'y soumettre, chercher son approbation) à un dialogue vivant avec l’énergie du Père universel : ce principe d’ordre, de direction, de responsabilité qui existe en chacun de nous. On ne devient pas « lui », on devient Soi.

27/09/2025

L’abandon, qu’est-ce que c’est ?

L’abandon ne commence pas au moment où quelqu’un part réellement. Il surgit bien avant, dans ces instants où l’enfant perçoit que son besoin fondamental de connexion n’est pas accueilli. Car à la naissance, nous portons en nous une exigence sacrée : être reliés. La sécurité, l’amour et l’appartenance constituent les racines de notre croissance psychique.

Lorsque ces besoins sont négligés — par l’absence, l’inconstance, la critique ou le rejet — l’enfant en déduit un message implicite mais ravageur : « Certaines parties de moi sont "trop" ou "pas assez", indignes d’amour. »

Et parce qu’il ne peut pas se permettre d’abandonner ses figures d’attachement (de qui dépend sa survie), l’enfant choisit la seule voie possible : s’abandonner lui-même.

Alors il se tait, se rétrécit, se masque. C’est la première fracture de la psyché : l’authenticité est sacrifiée sur l’autel de l’attachement.

Comment cela se manifeste plus t**d

Dans l’enfance :
- Devenir « l’enfant parfait » pour mériter d’être aimé.
- Cacher ses émotions pour ne pas risquer le rejet.
- Marcher sur des œufs dans la peur constante de perdre l’autre.

À l’âge adulte :
- Se perdre dans l’attention à autrui, au prix de ses propres besoins.
- Craindre l’intimité ou se dissoudre quand le lien devient trop proche.
- Éprouver de la honte dès qu’on pose une limite ou qu’on laisse voir une imperfection.
- Être obsédé par la peur d’être « trop » ou « pas assez ».

Guérir de l’abandon

La guérison ne consiste pas à effacer la blessure, mais à cesser de se fuir soi-même. À transformer le mouvement d’abandon en mouvement de retour vers soi.

- Prendre conscience :
Voir le schéma clairement et se demander : « Est-ce vraiment leur absence qui me fait paniquer, ou mon propre sentiment d'inexistence ? »

- Sentir plutôt que raconter :
Laisser tomber les boucles mentales. Nommer ce qui se passe dans le corps (oppression dans la poitrine, tremblements, chaleur, resserrement…) et rester présent avec ces sensations.

- Se re-parentaliser :
Parler à l’enfant intérieur : « Je ne t’abandonnerai plus. Tu es en sécurité avec moi. »

- Cultiver la loyauté envers soi :
Oser dire « non » quand c’est nécessaire. Rester fidèle à ses limites, même si la peur s’invite.

- Intégrer :
Chaque fois qu’au lieu de rejeter une part blessée de soi, on reste avec elle, on devient plus entier. La blessure cesse d’être seulement douleur : elle devient foyer de transformations positives.

Complètement enragé !La rage est-elle vraiment une si mauvaise chose ? Voici comment la canaliser efficacement.Traductio...
26/09/2025

Complètement enragé !
La rage est-elle vraiment une si mauvaise chose ? Voici comment la canaliser efficacement.

Traduction d'un texte de Sam Parker — pour Air Mail, The Times et The Sunday Times.

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"Pendant des années, je me réveillais avec la mâchoire douloureuse, comme si quelqu’un m’avait frappé en plein visage. Le diagnostic : bruxisme. Autrement dit, des grincements de dents incontrôlables, le plus souvent la nuit. Selon le NHS, les causes principales sont le stress et l’anxiété. Environ 10 % de la population en souffre. Pour la plupart, ce n’est qu’une gêne. Chez moi, c’était si violent que mon dentiste m’a prescrit un protège-dents de joueur de rugby pour dormir. Sinon, j’étais certain de perdre mes dents avant 40 ans.

Le pire est arrivé un matin au travail : je croque dans une baguette et une de mes incisives se casse net. Résultat : un dentier pendant six mois. J’avais sauté d’un coup de 40 à 80 ans. Même après avoir fait refaire ma dent, le grincement continuait.

Tout a changé le jour où j’ai commencé une thérapie. J’y allais pour mon anxiété mais, au lieu d’en parler, je me suis retrouvé à toucher quelque chose de plus profond : une colère enfouie. Colère contre les gens, contre le monde, contre mon passé. En quelques semaines, en mettant en mots cette colère avec mon analyste, le bruxisme a cessé. Puis mes agitations nerveuses. Mes épaules se sont dénouées, mon corps entier s’est détendu. Comme si tout mon être s’était crispé pendant des années pour contenir cette rage.

Quand nous nous imaginons une personne avec des problèmes de "gestion de la colère", on peut se représenter un homme en train d'hurler derrière le volant de sa voiture, au bord de la crise cardiaque. Mais qu’en est-il des autres ? Ceux qui retiennent tout, qui préfèrent plaire, éviter les conflits, garder la paix en s’oubliant eux-mêmes ?

Eux payent souvent un prix plus lourd. Dès l’enfance, apprendre qu’exprimer sa colère est « interdit » augmente notre taux de cortisol, abîmant notre système immunitaire. La colère réprimée est liée à des maladies auto-immunes, à des inflammations chroniques, à des douleurs articulaires.

Pourquoi est-ce si difficile de reconnaître cette colère en nous ? Pendant des siècles, la colère a été vue comme un péché, un piège, une erreur à éviter. Et aujourd’hui encore, beaucoup de personnes grandissent dans des foyers où le conflit n’est jamais résolu de façon saine et où la colère aboutit à de l’agression ou même à de la violence. On apprend que la colère doit être évitée à tout prix.

Mais, en réalité, lorsqu’elle est utilisée de manière constructive — ni en la laissant nous faire perdre notre sang-froid, ni en la ravalant au fond de nous — la colère peut être utile et saine. Elle nous alerte sur des problèmes qui doivent être résolus, elle empêche que l’on profite de nous. Dans l’instant, elle peut être ressentie comme juste et bonne et, sur le long terme, elle peut améliorer nos vies. En plus de sauver ce qui restait de mes molaires, utiliser correctement la colère m’a aidé à progresser dans ma carrière en me rendant moins évitant du conflit ; elle a amélioré mes relations en me donnant un aperçu de mes besoins émotionnels ; elle a réduit mon anxiété et amélioré mon sommeil. Cela a demandé beaucoup de temps et de pratique, mais j’ai appris à voir la colère comme un atout.

Le psychanalyste Carl Jung considérait que, lorsque les premières expériences nous enseignent que la colère est dangereuse ou inutile, elle est repoussée dans nos « ombres », et se retrouve à éclater soudainement dans des moments qui nous choquent. Si cela vous ressemble, vous devez d’abord cesser de penser à la colère comme honteuse et plutôt la voir comme une réponse neutre et légitime à certaines situations. Souvent — comme dans mon cas — vous pouvez confondre la colère avec des sentiments d’anxiété. Si quelqu’un ou quelque chose vous rend excessivement triste ou inquiet, essayez de vous demander : « Et si j’étais en colère à la place, pourquoi le serais-je ? » Écrire les raisons que vous avez de vous sentir en colère peut aider.

Canaliser la colère dans une activité physique peut également la requalifier comme une émotion utile. Pour moi, la boxe est devenue une manière d’essayer l’agressivité : plus je frappais le sac, plus j’étais capable de trouver ma rage intérieure (et de la traverser). Mais il ne s’agit pas seulement des sports de combat — j’ai interviewé des personnes qui disaient la même chose pour les longues courses ou la danse.

Et pourquoi ne pas s'adresser directement aux personnes qui vous mettent en colère ? La colère est une émotion sociale qui naît souvent des relations. En conséquence, elle est mieux traitée par la communication avec les autres. Une excellente manière de devenir plus à l’aise avec la confrontation est de commencer à dire calmement aux autres : « Je me sens en colère en ce moment », tout comme vous admettriez vous sentir triste, stressé ou affamé. Avant d’entamer une conversation difficile, vous pouvez étendre cela en disant : « Je me sens en colère en ce moment, donc il est possible que je ne m’exprime pas aussi clairement que je le voudrais. » Cela s’appelle « la mise en garde de l’inconfort ». Cela tend à mettre les gens de votre côté et peut aider à transformer des disputes houleuses en discussions constructives. Peu de choses font mieux que d’exprimer calmement sa colère, que quelqu’un la reconnaisse, puis de convenir ensemble d’une nouvelle voie à suivre.

Loin d’être grossière ou négative, la colère est l’une des émotions les plus complexes, importantes et utiles que nous ressentons et, comme je l’ai découvert, il n’est jamais trop t**d pour changer votre relation avec elle. Le faire pourrait bien améliorer votre vie. Ou au moins vous éviter quelques factures dentaires."

28/02/2023

Dans le cadre d'une psychothérapie ou d'une psychanalyse, je vous accueille et vous accompagne avec bienveillance et ouverture. Je reçois adultes et adolescents en séance individuelle à mon cabinet de Varennes-Saint-Sauveur (71).

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