04/12/2025
« CE N’EST CLAIREMENT PAS ASSEZ » : LA COLÈRE DES SYNDICATS RÉSONNE SOUS LA HALLE DE FOIX.
« On lâche rien ! » Il y a deux mois, jour pour jour, ils étaient huit syndicats à lancer l’appel à la grève. Aujourd’hui, ils sont trois (CGT, FSU et Solidaires) à vouloir « maintenir la pression sur le gouvernement » via la mobilisation sociale de ce 2 décembre.
Trois mois après le début du mouvement de protestation face à « l’austérité budgétaire » décriée par les organisations, les manifestants ariégeois se sont retrouvés sous la Halle de Foix
La raison ? Les « avancées obtenues » ne suffisent pas à leurs yeux. Le recul sur la suppression de deux jours fériés, le décalage de la réforme des retraites et l’engagement du Premier ministre à ne pas faire usage du 49-3 : un début, pas une fin en soi pour les militants présents.
« Quel choix de société fait-on ? »
« On estime que ce n’est clairement pas assez », assure Sophie VIERA, secrétaire générale de l’Union départementale CGT de l'Ariège. « À force de toujours taper sur les mêmes, de ne pas entendre et écouter les revendications populaires, la crise va s’amplifier », juge-t-elle.
L’espoir d’un recul sur certaines mesures prime encore pour atteindre ce que les participants appellent la « justice sociale, fiscale et environnementale ». Parmi les manifestants, on dénonce « la baisse du budget des Ehpad et hôpitaux » ou encore sur « les 3.000 postes supprimés dans la fonction publique ».
Davantage de moyens, voilà ce qui changerait le quotidien des professionnels « à bout de souffle » qui subissent les effets des coupes budgétaires assure le syndicat enseignant: « La fonction publique est la colonne vertébrale de notre société.
Aujourd’hui c’est la priorité qu’on lui donne qui pose question : quel choix de société fait-on ? »
Parmi les revendications portées, l’abrogation de la réforme des retraites, toujours. Mais aussi la « conditionnalité des aides publiques aux entreprises » qui pèse pour 211 milliards d’euros*, fait savoir la CGT qui souhaiterait voir valoriser les structures qui agissent en cohérence avec des valeurs telles que « l’augmentation des salaires », « le respect de l’environnement » mais aussi « l’égalité entre les femmes et les hommes ».
LE SCENARIO DE LA LOI SPÉCIALE INQUIÈTE
Le compte à rebours est lancé. Pour rappel, les parlementaires ont jusqu’au 23 décembre pour adopter le projet de loi de finances 2026. Au-delà de ce délai de 70 jours imposé par la Constitution, deux voies possibles : le gouvernement peut mettre en œuvre le budget par ordonnance - ce qui serait inédit - ou reprendre la même décision post-censure du gouvernement Barnier.
C’est-à-dire : le recours à une loi spéciale. Le texte doit être déposé avant le 19 décembre. Ce qui laisserait à nouveau place au même scénario qu’en début d’année : les parlementaires devront à nouveau examiner et débattre.
Pour la CGT, la loi spéciale est synonyme de détérioration : «cela veut dire qu’on ne dépensera pas plus, avec encore le gel des salaires, une perte de pouvoir d’achat, des investissements moindres de la part des collectivités, notamment dans les collèges, les lycées… Alors oui, on est inquiets. »