29/08/2025
Appel à la mobilisation pour l’inclusion scolaire – Rentrée 2025
Monsieur le Président, Madame la Première Ministre, Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale,
À l’aube de cette rentrée scolaire 2025, notre association Handi.Cap’ vers le droit à l’école ne peut plus se taire.
Nous recevons chaque jour des appels désespérés de parents, mais aussi d’AESH, et nous constatons une situation inédite par son ampleur et sa gravité.
Des familles piégées par les lenteurs de la MDPH
Comment parler d’inclusion quand, en septembre, des dossiers déposés à la MDPH en janvier ne sont toujours pas traités ?
Cela signifie :
Des enfants sans notification pour un renouvellement : donc pas d’AESH, pas de rentrée.
Des enfants en attente de leur première notification : donc pas d’accompagnement, pas de rentrée.
Des enfants qui avaient obtenu une place en ULIS mais qui ne peuvent pas y entrer, faute de notification officielle.
Ces lenteurs administratives ne sont pas des détails. Elles enferment des enfants chez eux, détruisent des familles et aggravent une crise déjà profonde.
Elles signifient que certains enfants ne pourront pas intégrer un dispositif adapté, et que d’autres restent bloqués dans des dispositifs inadaptés faute de solution.
La boucle est bouclée : plus aucune issue
Depuis des années, nous alertons. Aujourd’hui, la boucle est complète et l’embouteillage est général :
Les ULIS, autrefois solution d’inclusion adaptée, sont désormais saturés. Oui, il y a des listes d’attente pour entrer en ULIS.
Les enfants qui devraient quitter l’ULIS pour rejoindre un IME restent bloqués, car les délais d’attente pour une place atteignent 3, 4, parfois 5 ans.
Résultat : des enfants sans solution, coincés dans des dispositifs inadaptés, des classes débordées et des parcours scolaires brisés.
Cette situation, nous l’avons dénoncée depuis 12 ans. Jamais r***e, jamais corrigée, elle explose aujourd’hui au grand jour.
Des AESH effacés arbitrairement
Nous recevons des appels d’AESH qui découvrent que leur candidature a été classée comme désistement, alors qu’elles n’ont jamais demandé à être retirées.
Ces radiations arbitraires se multiplient. On supprime des candidatures sans prévenir, puis on ose nous dire qu’il « manque » des AESH.
C’est faux : des professionnels sont prêts à travailler, mais laissés de côté faute de budget.
Déjà en juin, il manquait des AESH. Alors en ce début d’année, comment imaginer une école inclusive fonctionnelle ?
Des enseignants à bout de souffle
Nous entendons la fatigue des enseignants : non formés, laissés seuls, épuisés de devoir répéter les mêmes constats année après année.
Quand les AESH ne sont pas là, c’est à eux de trouver des solutions dans des classes déjà surchargées.
Certains évoquent même de revenir sur l’inclusion, non par rejet des principes, mais par impossibilité de la mettre en œuvre avec les moyens actuels.
Quand l’inclusion repose uniquement sur la bonne volonté individuelle, ce n’est plus de l’inclusion. C’est de la maltraitance institutionnelle.
L’inclusion scolaire : un système à revoir dans son ensemble
Pour Handi.Cap’ vers le droit à l’école, l’inclusion scolaire ne repose pas uniquement sur la présence d’AESH.
C’est un ensemble complexe qui doit fonctionner :
Les PPS (projets personnalisés de scolarisation) doivent être respectés et appliqués, ce qui n’est souvent pas le cas.
Le matériel pédagogique et informatique est trop souvent obsolète, alors même que l’IA et le numérique pourraient révolutionner l’accompagnement des enfants en situation de handicap.
Notre combat dépasse donc la simple question de l’accompagnement humain : il s’agit de garantir une véritable inclusion scolaire, avec des moyens adaptés, des outils modernes et un cadre respectueux des droits de chaque enfant.
Nos exigences
Nous le disons avec force :
Respect intégral des notifications MDPH.
Traitement rapide des dossiers en attente.
Fin des radiations arbitraires d’AESH et réouverture des recrutements.
Revalorisation des AESH avec un vrai salaire, une stabilité et une formation adaptée.
Développement urgent de places en ULIS et en IME pour casser la boucle de l’embouteillage.
Soutien réel aux enseignants, pour qu’ils cessent de porter seuls le poids de l’inclusion impossible.
L’heure de la mobilisation nationale
Nous ne pouvons plus attendre.
Nous ne pouvons plus accepter que l’avenir de nos enfants soit remis entre parenthèses au nom d’un budget.
Nous ne pouvons plus accepter que les AESH, clef de voûte de l’inclusion, soient traités comme des fantômes administratifs.
Nous ne pouvons plus accepter que les enseignants portent seuls un système qui s’effondre.
C’est pourquoi nous appelons dès aujourd’hui à une mobilisation nationale.
Nous appelons parents, AESH, enseignants, associations, syndicats, élus et citoyens à témoigner, à relayer, à se lever.
Nous voulons que cette publication circule, qu’elle recueille des témoignages de toutes les villes et qu’elle fasse émerger un mouvement collectif et irréversible.
« Sans AESH, sans places, sans moyens : l’école n’existe plus.
L’inclusion n’attend pas : nos enfants, c’est maintenant ! »
Handi.Cap’ vers le droit à l’école
Depuis 12 ans aux côtés des enfants, des familles et des AESH.
Déterminés, unis, et plus que jamais décidés à ne pas lâcher.