12/10/2023
Jacques Jupaty Gauthier sur Chamanisme
Meilleur contributeur
Ici au Brésil nous avons vraiment deux types de chamanisme ou néo-chamanisme.
- L' un travaille avec les médecines de la forêt exclusivement et il est à 90% indigène. Comme beaucoup de peuples natifs se sont alliés à des cultures religieuses afro-brésiliennes dans la résistance à la colonisation, il peut y avoir des interférences entre chamanisme et divinités africaines et surtout afro- indigènes ("Caboclos" comme Tupinambá, Jurema, Cobra Coral...).
- L'autre, plus "blanc", reçoit avec les médecines indigènes (de fait, l'ayahuasca) des divinités "New Age" venant d'Inde, d'Égypte, plus des alignements de chakras, des Tarots, etc.
-Je vois les Occidentaux comme ayant peur de manquer, et remplissant leur spiritualité d'un maximum de produits globalisés en promotion (tout peut servir.. .), alors que les natifs au contraire confient dans le dépouillement et le silence.
- Suis-je dans une perception erronée?
Mon retour...
Question intéressante, certes la spiritualité est dénaturée de toute part, et surtout par Notre société de consommation, mais les natifs ont comme tout homme et femme leurs ombres et lumières.
La colonisation fut, et c’est encore une abomination. Bien sûr.
Cependant dans mon approche personnelle, j’inclus la réincarnation, qui me semble essentielle à la compréhension de la vie, signifiant, qu’au travers de nos différentes expériences nous avons probablement été colons envahisseurs, autochtone envahi, blanc, noir, jaune, chrétiens, païens, drogué, violeur, médecin… L’âme n’a pas de nation, ni d’ethnie, encore moins l’esprit. Ce recul sur la vie offre une vision beaucoup plus globale et responsabilisant.
Le blanc porteur de cette culpabilité coloniale et nourrit des dégâts causés par « l’histoire » à tendance à idolâtrer l’autochtone, surtout quand il est chaman, imaginant un être pur vivant dans le foret et se nourrissant d’amour et d’eau fraîche. Attention je ne fais pas là une généralité, (et j’exagère le tableau) mais ne faisons pas de l’inverse une généralité. De ce que Je connais, car vu et vécu, au Pérou à l’heure actuelle la grande majorité des locaux ne font plus appel aux médecines traditionnelles, car ils trouvent cela ancien et régressif, ils sont comme nous (malheureusement) rattrapé par un système que j’appellerai « le rêve américain ». Et considère l’ayahuasca comme une drogue.
Dans de nombreux centres, (aux prix abordable) il est fait une médecine légère, qui donne de belles visions aux touristes, ainsi le chercheur a le sentiment d’avoir découvert l’eldorado, ensuite (ou avant) les organisateurs font participer les groupes à la préparation de la médecine (grave erreur, car en banalisant la magie, la médecine se charge des formes pensées de chacun), mais ce qui donne le sentiment au touriste de connaître le secret et de SAVOIR… Mais concrètement il n’en est rien, et le véritable travail personnel, se fait difficilement. Pourquoi ? Car il manque l’approche psycho nécessaire à la compréhension de la plupart des Occidentaux. Attention aux déguisements, et autre plume.
Par expérience, l’ayahuasca contient en elle ces diverses représentations mystiques et autres déités, simplement car contenu dans l’inconscient collectif, porteur des mémoires de l’humanité (sans frontière).
Hormis le poster de chakras acheté à Cultura, ces centres énergétiques n’ont pas attendu le new âge pour être reconnu, mais font partie intégrante de l’énergétique de l’être humain, l’ayahuasca travaille dans ces centres, et œuvre à nettoyer les mémoires souvent engamées. En commençant le plus souvent par les 2 premiers chakras.
De très bons chamans autochtones et de très bons chamans blancs, œuvrent au service de l’amour et de la Vie, la rencontre de ses cultures représente une guérison pour l’humanité, tout en étant au sein d’une matrice et d’un monde pervertis, qui reste cependant le chemin d’évolution que nous avons choisi.