02/01/2024
Le gigantisme hypophysaire est une affection très rare qui se développe avant la fin de la période pubertaire, en raison d'un excès d'hormone de croissance habituellement sécrétée par un adénome hypophysaire. Cette maladie s'accompagne d'une réduction significative de l'espérance de vie. Jusqu’à très récemment, peu de recherches scientifiques étaient spécifiquement dédiées aux patients atteints de gigantisme, probablement en raison de la rareté de la pathologie et de la difficulté qui en découle de constituer de grandes séries. Suite à des travaux sur les mutations des gènes FIPA et AIP , il est devenu évident que les patients porteurs de ces mutations présentaient des adénomes hypophysaires plus agressifs sécrétant préférentiellement de l'hormone de croissance, et développaient la maladie beaucoup plus tôt dans la vie (souvent avant la fin de la puberté), permettant ainsi le développement d'un gigantisme. . Ces travaux ont stimulé les études scientifiques, et notamment génétiques, sur les patients atteints de gigantisme. Plusieurs étiologies génétiques sont désormais connues. La cause la plus fréquente est une mutation du gène AIP (environ 30 %). Dans 10 % des cas, la cause est une duplication du gène GPR101 , responsable de l'acrogigantisme lié à l'X (X-LAG). Ce syndrome, découvert très récemment, regroupe les formes les plus extrêmes du gigantisme humain (avec des hauteurs supérieures à 2m50), comme Julius Koch, alias le géant Constantin (2m59), décédé à l'âge de 30 ans en 1902. Une étude minutieuse de son ADN a permis d'envisager le diagnostic. Ces travaux sur X-LAG ont fait progresser notre compréhension de la physiologie de la croissance et des mécanismes pathologiques hypothalamo-hypophysaires qui régissent la formation des adénomomes somatotropes.