01/09/2022
𝗗𝗲 𝗹𝗮 𝗻𝗮𝗶𝘀𝘀𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗮̀ 𝗹’𝗮𝗱𝗼𝗹𝗲𝘀𝗰𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗹𝗲 𝗱𝗲́𝗳𝗶 𝗱𝗲 𝗹’𝗲́𝗱𝘂𝗰𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻
- Le petit bébé humain, à sa naissance, est extrêmement fragile et démuni. Sans les soins apportés par sa mère, il ne survivrait pas. Il a besoin de son lait mais aussi de son amour, il a besoin de sentir sa chaleur, son odeur, d'entendre le son de sa voix et les battements de son cœur. Il a besoin de ses caresses. C'est pourquoi je recommande toujours aux mamans de ne pas laisser pleurer leur bébé, mais de le porter contre elle, dans un paréo ou un porte-bébé, comme un bébé kangourou en attendant qu'il prenne des forces et ouvre ses yeux sur le monde.
- Quelques mois plus t**d, vers 8 ou 9 mois, le bébé va se tenir assis tout seul et peut-être marcher à 4 pattes. Il va comprendre que sa mère ne peut pas toujours le porter, car il est lourd et remuant. Alors, il a peur d'être abandonné par elle et se méfie des étrangers. C'est une période délicate où l'enfant doit apprendre à se séparer de ses parents, sans avoir peur de les perdre à jamais. Papa et maman doivent alors être rassurants, ne s'éloigner que de tout petits moments, pendant lesquels le bébé sera confié à une personne de son entourage, qu'il connaît bien. Peu à peu, il comprendra que sa mère lui revient toujours et elle pourra s'absenter sans qu'il soit angoissé et pleure.
- Vers l'âge d’un an, le bébé apprend à marcher tout seul et là il est heureux, il peut aller où il veut, toucher à tout ce qu'il veut et le mettre à la bouche. Il n'a aucune conscience du danger et si on ne le surveille pas, il peut lui arriver malheur. Il ne doit jamais rester sans la surveillance d'un adulte. Il commence à se mettre en colère quand on lui prend son jouet.
- À l'âge de 18 mois, il peut courir, s'échapper, il devient plus fort, il se prend pour le chef, se sent tout puissant, dit non à tout, et fait des caprices quand on le contrari, est intolérant à la frustration, il peut même lever la main pour taper sa mère. On doit, à cet âge-là, redoubler de vigilance et ne jamais laisser l'enfant seul, car il n'a toujours pas conscience du danger. Ses capacités physiques augmentent, il peut grimper sur une chaise et tomber de la fenêtre, se brûler à la cuisinière, se noyer, se faire écraser, s'empoisonner, se faire enlever et maltraiter par des personnes malintentionnées ...
C'est alors qu'il faut commencer l'éducation et apprendre à l'enfant, qu'avant de devenir un chef, il y a des règles qu'il doit connaître. Les principales étant d'obéir à ses parents qui savent ce qui est bon pour lui, de les respecter et de ne jamais lever la main sur eux, de respecter les animaux, ne jamais leur faire de mal, mais au contraire apprendre à les soigner, ne pas gaspiller sa nourriture. On commence aussi à lui apprendre les formules de politesses, bonjour, s'il te plaît, merci, au revoir...
Il doit accepter petit à petit, de ne pas avoir immédiatement ce qu'il désire, sinon la vie le lui apprendra, plus t**d, douloureusement.
- À 2 ans, il va commencer à parler et il est important de s'intéresser à ce qu'il dit, de lui apprendre des mots dans sa langue maternelle, de lui montrer des images, de le faire participer à la vie et aux activités de la famille, à la maison, au jardin, à la mer ou dans la forêt.
L'enfant est avide de découvrir et d'apprendre, il commence à poser des questions.
- Et à l'âge de 3 ans, il va entrer à l'école, car il parle assez bien et ne fait plus dans sa culotte. Il se sépare alors de sa famille tout au long de la journée, et va s'habituer à jouer et à vivre avec d'autres.
Il doit prendre l'habitude d'aller à l'école chaque jour, sans manquer, sauf lorsqu'il est vraiment malade. On ne doit pas lui laisser le choix. Si l'habitude d'aller régulièrement à l'école est prise, dès la petite enfance, cela lui paraitra naturel. Il se fera de bons amis qu'il aimera retrouver chaque jour et s'intéressera de plus en plus à ce que lui apprend sa maîtresse, car il est naturellement curieux de tout.
- À 6 ans, quand il rentre en CP, il lui t**de d'apprendre à lire et à compter. Grâce à l'école, il aura plus t**d un métier qu'il aimera et pourra gagner sa vie.
- Puis le temps passe, l'enfant grandit et devient adolescent, il rentre au collège.
C'est là aussi une période délicate, où le jeune n'est plus tout à fait un enfant et pas encore un adulte. Il se transforme, dans son corps et dans sa tête. Il est comme le crabe mou, fragile et vulnérable.
Un peu comme lorsqu'il avait 18 mois, il se met de nouveau en colère contre ses parents, contre les enseignants, il s'oppose à eux, il ne veut en faire qu'à sa tête, se met en danger. Mais, si ses parents lui ont inculqué dès son plus jeune âge les règles d'obéissance et de respect, il rentrera dans le rang sans trop de dommage. Si au contraire, il a toujours fait ce que bon lui semblait, il continuera et refusera d'aller à l'école et de travailler, aura de mauvaises fréquentations, se fera exclure du circuit scolaire, compromettra son avenir et ses chances d'avoir un bon travail ou de faire des études plus poussées.
Dans le pire des cas il sombrera dans la délinquance, l'alcool et les drogues, pour survivre et calmer ses angoisses face aux difficultés de la vie.
Le rôle des parents et de l'entourage de l'enfant est donc de lui imposer, dès son plus jeune âge, des règles de vie et de lui signifier des limites qu'il ne devra en aucun cas franchir : respecter autrui et ne pas faire usage de la violence pour imposer sa propre loi, mais accepter celle de la société dans laquelle il vit, faire preuve de solidarité envers son prochain et aller à l'école au moins jusqu'à 16 ans.
Mais le devoir des parents, c'est avant tout de donner le bon exemple à son enfant, c'est le meilleur moyen de lui faire accepter les règles sans se révolter. L'exemple que ses parents lui donneront le marquera toute sa vie dans le bon comme dans le mauvais sens.
Si les parents ne s'entendent pas, se disputent ou se battent devant leur enfant, celui-ci ne saura plus ce qu'il convient de faire. Il aime ses deux parents et ne peut choisir de soutenir l'un plus que l'autre. Alors, il perdra tout repère et suivra l'exemple de la violence.
Les règles sociétales varient en fonction des pays, des régions, des ethnies et de leurs cultures spécifiques. L'enfant aura à s'adapter et à se conformer aux règles et aux lois de la communauté dans laquelle il vit.
Mais il faut insister sur le fait que, si l'enfant doit le respect à ses parents et à ceux qui l'éduquent, ces mêmes adultes ont le devoir, comme nous le rappelle la Déclaration Universelle des Droits de l'Enfant, de lui assurer la protection, le respect de ses différences, l'égalité, la liberté de penser, la santé, l'éducation ...
Les parents sont responsables de cela au moins jusqu'aux 18 ans de l'enfant et en tout cas jusqu'à l'âge où il devient lui-même un adulte autonome.
Toujours d'après la Déclaration Universelle des Droits de l'Enfant, son éducation a pour objectif :
• De favoriser son épanouissement personnel et le respect de ses capacités.
• De lui apprendre à respecter les droits de l'homme et les libertés fondamentales.
• De lui apprendre le respect de sa culture d'origine et du pays dans lequel il vit.
• De le préparer à assurer des responsabilités dans une société libre, dans un esprit de compréhension, de paix, de tolérance, d'égalité et d'amitié entre tous.
• De lui apprendre à respecter le milieu naturel qui l'entoure.
Je terminerai en citant le Pr Michel LEMAY pédopsychiatre, professeur à la faculté de médecine de Montréal :
« L'enfant devenu dangereux nous dit « société, interroge-toi pour savoir par qui et pourquoi je suis ainsi. Si tu veux que ma dangerosité s'atténue, accepte de remodeler ce monde qui m'a détruit et, dans l'immédiat, accepte de croire que je puisse évoluer si tu me fournis les tuteurs nécessaires à mon développement. »
Dr Catherine Blanc-Rossignol