Hélène Steinitz - psychologue clinicienne

Hélène Steinitz - psychologue clinicienne Psychologue clinicienne
Consultations à distance ( téléphone, visio...) Enfants/ados : troubles affectifs/comportements/apprentissages/relation.

Diplomée de l'université Paris Descartes
Thérapie, diagnostic, accompagnement
Enfants, ados, adultes
Sur RDV par mail ou messenger Adultes : diagnostic et soutien psychologique ( deuil, séparation, trauma, burn-out...), psychothérapies d'orientation analytique, consultations souffrance au travail, psychothérapie familiale. Soutien psychologique ( deuil,séparation,trauma...).

Vous vous demandez pourquoi allez chez le psy ou si c'est le bon moment ?
24/11/2023

Vous vous demandez pourquoi allez chez le psy ou si c'est le bon moment ?

A tous les parents qui souhaitent que quelque chose change chez leur enfant.
14/06/2022

A tous les parents qui souhaitent que quelque chose change chez leur enfant.

La plupart des parents savent intuitivement qu’une façon efficace de stopper un comportement inacceptable est de changer l’environnement plutôt que de changer l’enfant directement.

Combien de parents ont vu changer le comportement d'un enfant, passant de l'énervement au calme, simplement en leur fournissant quelque chose qui les intéresse : pâte à modeler, peinture, puzzle, livre ...
✅ Cela s’appelle « enrichir l’environnement ».

D’autres fois, les enfants ont simplement besoin de l’opposé. Ils sont excités et hyperactifs juste avant le coucher par exemple et les parents ont besoin au contraire d’« appauvrir l’environnement ». Les enfants surstimulés se calmeront plus facilement si on leur raconte une histoire ou s’ils ont une période de calme où on peut échanger sur les évènements de la journée.

Beaucoup de potentiels tensions et conflits peuvent être évités en ayant un environnement « à l’épreuve des enfants », comme par exemple :
- acheter des verres et des tasses incassables
- mettre les couteaux, les rasoirs et les allumettes hors de portée
- changer les médicaments et les produits ménagers de place
- garder la cave et/ou le garage fermés à clé
- sécuriser les tapis glissants...

Par Dr Thomas Gordon

10/02/2022

LE DESSIN-LANGAGE

Le dessin comme le jeu de scénario est bien souvent le langage privilégié des enfants pour nous livrer leurs émotions et les conflits qui les habitent à l'intérieur sur lesquels ils n'arrivent pas toujours à mettre des mots. C'est pourquoi il est important de les accueillir comme une parole et de prendre le temps de dialoguer avec eux.

Voici un exemple de dessin d'une petite fille de 7 ans représentant un château avec des coeurs tout autour et une princesse sur l'une des tours ayant des cheveux en bataille. Le dessin est dessiné très rapidement presque d'un seul trait. Voici les mots que l'on pourrait mettre dessus :

"Que nul ne rentre dans ma forteresse ! Attention princesse méchante à l’intérieur. Elle envoie des rafales de cœurs de toutes les couleurs pour être sûr que vous l’attaquiez avec de l’amour"

A vous de jouer les parents !

06/12/2021

Bienveillance, partage, hospitalité…. Ce sont des valeurs qui vous tiennent à cœur ? Avoir un projet en lien avec celles-ci, ça vous tente ? Avec Extrafamily, c'est possible !

26/11/2021

COMPETITION OU COLLABORATION

De nombreux parents s'interrogent sur la manière d'éduquer leurs enfants et se demandent : " La compétition est-elle bonne pour nos enfants ?"

Voici ce que j'aimerais leur répondre...
(Cet article est composé de 2 parties et prend une dizaine de minutes à lire. Partie 1 : compétition et coopération, que choisir ? Partie 2 : la compétition à l'école est-elle bonne pour nos enfants ? )

Notre monde est façonné par la compétition : concurrence des entreprises sur le marché, compétition des notes à l’école, classement sportif… Y a-t-il un domaine qui échappe à la compétition ? La religion peut-être ? Et encore…
Face à cette réalité et la manière de la prendre en compte dans l’éducation, les uns envisagent de donner à leurs enfants les « armes » pour entrer dans cette compétition et s’y faire une place de vainqueur, les autres, plus critiques par rapport au système dominant, souhaitent éduquer leurs enfants en leur offrant un maximum d’ « atouts » pour s’épanouir dans une société basée qur la qualité des liens tissés : coopération, entraide, partage. Ils pensent que c’est ainsi que leurs enfants « en sortiront vainqueurs ».
Pourtant, qu’on le veuille ou non, peut-on échapper à la compétition ?
Si on aspire à un modèle basé sur la coopération, celui-ci est-il véritablement possible, ou n’est-ce qu’une illusion dans lequel certains parents voudraient pouvoir entretenir leurs enfants pour leur éviter notamment d’avoir à se confronter à la « dure réalité » ?

I – Peut-on choisir entre compétition et coopération ?

1/ « Armes » ou « Atouts », pour réussir, faut-il mieux être avec ou contre les autres ?

Dans le domaine de la réussite individuelle, il y aurait ceux qui pensent qu’on réussit contre les autres, en les dépassant, et ceux qui pensent qu’on ne peut réussir qu’avec les autres en s’appuyant sur leurs forces et en ne laissant pas se creuser leurs faiblesses. De manière un peu caricaturale sur le plan politique on retrouve ce même clivage avec d’un côté les libéraux ayant une totale confiance dans la libre compétition pour réguler les affaires humaines, et de l’autre les socialistes pour lequel c’est en contrôlant et organisant la création et la répartition des richesses que chacun pourra exercer au mieux sa liberté. D’un côté donc, les partisans de la compétition et de l’autre ceux de la coopération.
Aucun système n’a semble-t-il pour le moment montré qu’il était plus performant qu’un autre, notre démocratie faisant depuis plusieurs décennies l’expérience de l’alternance entre les deux…
Dès lors que l’on vit en société dans une société démocratique relativement prospère, la coopération semble tout aussi efficace que la compétition pour maintenir l’équilibre social.
Les dernières études sociologiques montrent malgré tout qu’en tant de guerre, ou d’austérité économique, quand l’enjeu est de survivre ou d’améliorer son quotidien, la coopération est plus payante que la compétition.

Coopération ou compétition, il peut être intéressant d’aller regarder ce qu’il en est dans le reste du vivant.
Les hommes, en tant qu’animaux sociaux, sont-ils les seuls à entrer en compétition ?

2/La compétition au service de la sélection

Chez les animaux on observe les combats de cerfs ou de lion pour obtenir la femelle quitte à éliminer ou chasser du clan les autres mâles… Mais s’agit-il ici réellement de compétition ?
La compétition prend ici davantage la forme d’une intimidation et/ou séduction pour déterminer qui sera le mâle dominant. S’il est question de sélection ici il n’est donc pas question de classement, de plus fort et de moins fort. Il est seulement question de choisir un mâle qui sera en charge de se reproduire et de perpétuer la lignée. Le but est celui de la reproduction et non du pouvoir. On observe d’ailleurs à ce sujet une différence notable de morphologie entre mâle et femelle dans les sociétés de mammifères « inégalitaires » où trône un mâle dominant et celles, comme chez la plupart des primates, où plusieurs mâles se partagent les femelles. Dans ces dernières la différence de morphologie – donc l’égalité- entre mâle et femelle est moins importante. La compétition encouragerait donc la différenciation. Est-ce cette différenciation qui nourrirait le besoin de se sentir supérieur à l’autre pour exister ?
Chez les êtres humains, nous n’avons pas besoin de sélectionner de mâles dominants pour reproduire l’espèce. Alors à quoi sert la compétition ? A-t-elle un autre but ?
La compétition chez les hommes a aussi pour but la sélection. Il ne s’agit pas de la sélection des mâles dominants, mais de la sélection des aptitudes qui sert notamment pour le partage des tâches dans la société. Prenons l’exemple emblématique des concours pour entrer dans ce que l’on appelle « les grandes écoles ». Ils permettent de sélectionner des élèves correspondant à certains critères ( capacité de raisonnement, maîtrise de la langue…), qui leur permettront ensuite d’accéder à un certain niveau de responsabilité. Ces mêmes élèves ayant été hissés au pouvoir par un système sélectif seront ensuite naturellement enclins à perpétuer ce système qui aura permis leur « réussite ». La compétition sélective chez l’homme aura donc aussi pour finalité la reproduction même s’il ne s’agit pas ici de la reproduction de l’espèce, mais plutôt d’un modèle de pensée promouvant une certaine répartition du pouvoir…
Enfin derrière la compétition se cache aussi le besoin de se distinguer et d’appartenir à un groupe de pairs : sortir de la masse et se hisser au rang de ceux qui me ressemblent ou à qui je voudrais ressembler.

3/La compétition comme moyen de légitimer le pouvoir

La compétition comme moyen de se distinguer de l’autre n’en est pas pour autant un affrontement sauvage : elle est un affrontement qui peut être direct ou indirect selon que l’adversaire est directement en face de soi ou pas, mais un affrontement qui est toujours médiatisé par des règles, des notes, des classements.
L’histoire du sport montre que les sports au cours des âges ont évolué et ont été de plus en plus médiatisés et séparés : lutte où l’on est au corps à corps, foot, basket et rugby, avec un ballon, mais où tout le monde s’agglutine autour, puis sont apparus en dernier les sports à filet (volley, tennis, badminton…).
La compétition s’organise alors de manière différente.
Ainsi au tennis par exemple on affronte son adversaire directement, mais cela reste dans le cadre d’un jeu où chacun s’engage à jouer avec les mêmes règles.
En gymnastique au contraire l’affrontement avec l’adversaire n’est pas direct, mais la confrontation se fait via des évaluations, des notes qui à la fin donnent un classement individuel permettant de monter ou non sur le podium où l’on retrouve ses adversaires.
Les formes de compétition sont infiniment variées. Ce qui est commun à chaque fois c’est la notion de réussir à déterminer sa place par rapport à l’autre, égalité, supériorité ou infériorité, cette position donnant droit à des récompenses, une reconnaissance, et ouvrant parfois l’accès à des possibilités que n’auront pas les autres : pouvoir de choisir, pouvoir de décider… bref pouvoir d’avoir plus de pouvoir ! La compétition serait donc une manière policée et civilisée de légitimer et rendre acceptable sa « prise de pouvoir » ?

4/La compétition comme moyen d’éviter la violence

Si l’enjeu de la compétition peut être la prise de pouvoir sur l’autre, il semble qu’il y ait aussi un autre besoin, plus primaire: celui de donner une forme humaine, plus civilisée, à notre agressivité.
Freud avait identifié l’existence de ce qu’il appelait « le narcissisme primaire » c’est-à-dire cette part d’agressivité vitale que l’on a en chacun de nous, qui permet de repousser à l’extérieur de nous les attaques, les intrusions et de se forger notre propre espace physique et psychique. L’agressivité est donc vitale et il convient de pouvoir lui donner une forme acceptable. Seulement au sein de la société, on en convient, l’agressivité peut vite devenir dérangeante… L’agressivité a donc besoin d’être contenue, régulée, organisée. La compétition serait un moyen de donner une forme civilisée à cette agressivité.
Dès lors que la compétition est ce jeu permettant de réguler l’agressivité, elle aurait donc avant tout une fonction politique permettant de maintenir la vie en société.
Si la compétition fut pendant longtemps le modèle dominant, notamment à l’école, aujourd’hui émerge une autre voie : celle de la coopération qui non seulement dit être plus efficace que la compétition pour réguler les relations humaines, mais aussi plus éthiques et responsable ? Pour le savoir, regardons de plus près au sein des structures qui promeuvent ce modèle. Qu’entendent-elles par coopération et en quoi cela serait-ce un modèle plus efficace que la compétition pour favoriser l’apprentissage ?
La quasi-totalité des écoles alternatives de type Montessori en plus de proposer un enseignement en mode projet collaboratif dès l’âge de six – sept ans, se démarque par la mise en place de cercles de paroles quotidien ou hebdomadaire, de formation des élèves à la médiation interpersonnelle, de sensibilisation des parents à la communication non violente, etc. Ces approches reposent sur le principe selon laquelle l’autre est un partenaire avec qui collaborer pour avancer plutôt qu’un adversaire à dépasser. Ces approches qui favorisent le travail ensemble plutôt que le travail individuel côte à côte mettent en réalité au cœur de leur pédagogie la question de l’altérité.
Ce n’est pas seulement comment faire une place à l’autre dans ses apprentissages, mais comment ensemble s’organiser pour apprendre en s’apprenant mutuellement? Collaborer ce n’est pas seulement cohabiter dans un espace l’un à côté de l’autre, pour généralement finir par se comparer, mais c’est bien prendre le risque de se confronter à l’autre, en travaillant sur un même projet, jusqu’à entrer parfois en conflit. Or le conflit est le grand « mal aimé » des relations ! C’est pourquoi on a souvent préféré le transformer compétition…
Plutôt que de chercher à éviter le conflit en le médiatisant par la compétition individuelle, les modèles alternatifs qui mettent au cœur la coopération prétendent offrir des outils aux enfants pour le traiter et le dépasser. Le conflit peut par exemple être dépassé dans le dialogue permettant la connaissance des besoins spécifiques de l’autre et l’expression de ses propres besoins. La coopération oblige donc à la rencontre de l’altérité, mais aussi à la créativité pour dépasser les aspérités de cette altérité !

5/ Pouvoir individuel ou pouvoir partagé ?
La compétition permet à la fois de réguler l’agressivité et de lui donner une forme socialement acceptable, mais aussi de sélectionner les capacités nécessaires au fonctionnement de la société. Ce qui sous-tend la compétition c’est donc à la fois un besoin physiologique et un besoin social. Notre société aussi démocratique soit-elle, n’en reste pas moins structuré autour d’un pouvoir fort capable de prendre les décisions qui orientent l’avenir d’un pays. Le pouvoir ne pourrait se partager à l’infini au risque de se dissoudre et finir par perdre son efficacité. D’où la légitimité de sélectionner. Le pouvoir doit reposer entre les mains de certains individus et s’appuyer de ce fait sur la performance individuelle ou « mérite » . Deux autres idées sous-tendent ce modèle de la sélection et le légitiment : les hommes ne sont pas tous égaux en capacités et le niveau de responsabilités doit être corrélé à ces capacités, notamment intellectuelles. On ne parlera pas ici des capacités éthiques, relationnelles qui sont encore difficilement mesurables et ne font généralement pas partie des critères de sélection, ce qui est une autre question… et peut être aussi une autre limite à voir au modèle compétitif actuel.

La coopération constitue un autre modèle d’organisation sociale, qui prétend arriver au même résultat que la compétition, à savoir réussir à assurer la stabilité et la pérennité d’une société, cette fois non pas en évaluant et valorisant « la performance » individuelle, mais en composant avec les « atouts » et « complémentarités » de chacun. Le plus « fort » n’est pas celui qui « fait mieux » que les autres, mais celui qui « collabore » le plus efficacement avec eux. C’est un système où le pouvoir est partagé y compris en son sommet, puisque, reposant sur la complémentarité, il convient d’être plusieurs et différents pour l’exercer. Le modèle coopératif repose sur l’idée que la société serait non pas une série de monades individuelles dirigées par un cerveau, mais plutôt un organisme ayant besoin de chacun de ses membres pour exister sans qu’il n’y en ai un qui dirige les autres. Chacun des organes en plus de sa fonction jouerait un rôle dans l’autorégulation de l’organisme. La responsabilité du tout reviendrait au tout lui-même et non aux parties sélectionnées pour cette fonction. Le système coopératif a pour avantage d’obliger à une certaine connaissance et entente entre les parties, mais invite aussi à la responsabilité tandis que le système sélectif pousse peut être à « l’excellence », mais n’encourage pas véritablement à la rencontre de l’autre et peut décourager ceux qui ne sont pas dans la course à la performance, qui par ailleurs savent qu’ils n’auront pas ou peu de responsabilités quant au bon fonctionnement du tout.

Derrière le choix entre coopération et compétition se cacherait donc aussi une certaine vision du pouvoir - collectif et/ou individuel- de la performance - intellectuelle et/ou « relationnelle » - et de la place de l’autre - nécessaire ou superflue- , qui serait capable d’assurer la pérennité d’une société.

Conclusion
Finalement à quoi bon défendre la compétition contre la coopération ou l’inverse, puisqu’on vient de le voir, l’une et l’autre peuvent être des moyens utiles à la régulation des affects individuels et à l’organisation sociale. Ne serait-il pas plus judicieux de s’interroger ainsi : au service de quelle finalité est -ce que je mets la compétition ? Et peut-on l’étendre à toutes les sphères de la vie en société ? En effet, si compétition et coopération semblent avoir l’une comme l’autre leur efficacité pour réguler les affects et relations interpersonnelles dans notre société, ont-elles pour autant la même valeur éducative ?

Cela nous entraîne sur notre deuxième réflexion dans le prolongement de la première : les enfants ont-ils besoin de compétition à l’école ?

II - Les enfants ont-ils besoin de compétition à l’école ?

Introduction
La compétition généralement valorisée dans le sport peut avoir parfois mauvaise presse dans d’autres domaines, notamment scolaire, surtout dans les petites classes, car elle en mettrait certains de côté, tandis que la coopération permettrait à tout le monde de progresser et d’avancer sans créer de discrimination ?
Certes nous l’avons vu la compétition parce qu’elle est sélective encourage l’excellence intellectuelle. L’idée sous-jacente, qui légitime la compétition, est que les hommes ne sont pas tous égaux en capacités et que le niveau de responsabilités devrait être corrélé d’une part aux capacités intellectuelles et d’autre part au sens de l’effort.
Si ces capacités sont importantes, quand est-il des capacités éthiques et relationnelles tout aussi utiles, semble-t-il dans le discernement et la prise de décision politique et même dans d’autres domaines ?

1 / Les notes comme outil de sélection : à quel prix ?

L’école publique, gratuite et laïque, telle qu’on la connaît aujourd’hui a été fondée en 1881 par Jules Ferry.
On peut être étonné de voir qu’elle fonctionne toujours aujourd’hui sur le même principe : le travail est évalué par des notes qui permettent aux enfants de savoir s’ils ont un niveau suffisant pour passer dans les classes supérieures. Autrefois il était même donné des récompenses aux enfants en fonction de leurs notes et seuls ceux ayant les meilleures notes pouvaient accéder au certificat d’études puis au baccalauréat. Aujourd’hui les notes permettent toujours de sélectionner. Les enfants sont envoyés dans des filières technologiques ou générales en fonction de leurs notes, mais aussi en étude supérieure scientifique ou littéraire ou économique selon les notes plus ou moins élevées qu’ils ont dans ces matières. Le désir de l’élève et sa personnalité s’effacent finalement assez vite derrière les notes. L’enfant peut alors « faire illusion » et obtenir des résultats corrects sans avoir de réelle compréhension des notions qu’il traite ni même avoir nourri aucune curiosité ou intérêt pour celles-ci.
Plus embêtant est le fait de ne pas percevoir que le désir « contrarié » de l’élève finit par se confondre avec ses notes… La suradaptation du caractère d’un enfant à la norme et aux attentes extérieures est un phénomène que le psychologue anglais Winicott appelle la personnalité en « faux self ». On finit par penser, désirer, être celui que les autres disent ou veulent que l’on soit !
Les notes ont pour inconvénient qu’elles viennent créer cette norme « artificielle » sur laquelle l’enfant, souhaitant être reconnu, valorisé, admiré, aimé… va finir par venir modeler son désir. En effet ceux qui entourent l’enfant s’inquiéteront, parfois jugeront et c’est sûr un jour obligeront leurs élèves ou progéniture à faire des choix par rapport à ces notes. Winicott souligne que « le faux self » est une construction pathologique de la personnalité qui peut avoir des conséquences délétères sur la vie d’un enfant, car, se couper de ses émotions, non seulement demande une énergie importante qui n’est plus mobilisée ailleurs, mais génère surtout une souffrance qui est d’autant plus grande et profonde qu’elle est savamment dissimulée sous une apparente hyperadaptation. Seuls des symptômes collatéraux parfois discrets permettent de déceler ce clivage de la personnalité.

2/ Les notes comme outil de motivation : permettent-elles de valoriser un travail et de donner le goût de l’effort ?

Si la punition reste l’outil longtemps utilisé pour mater la volonté de l’enfant, la note reste l’outil de prédilection du maître pour susciter chez l’enfant l’envie de se mettre au travail. La note étant toujours publique, personne n’a envie d’avoir une mauvaise note et de passer pour un faible, ou un « nul » auprès de ses copains, professeurs et bien sûr parents !
Si presque tout le monde aujourd’hui est d’accord pour dire que les notes ne permettent pas d’évaluer l’intelligence d’un enfant - celle-ci étant extrêmement sensible à l’environnement, mais aussi bien plus riche, complexe et divers que ce qui peut être demandé à un enfant en classe- est-il possible malgré tout que les notes permettent d’évaluer le travail d’un enfant et donc lui apprendre à se connaître ?
La note est un artifice par rapport au travail de l’enfant. Elle est un chiffre que l’on donne sur une échelle. Or ce chiffre qu’a-t-il en commun avec le texte à trou qu’a rempli l’enfant, la carte du monde qu’il dessine ou le problème de mathématique qu’il vient de résoudre plus ou moins laborieusement ? Les notes et le travail sont deux choses de nature différente de même qu’un clou et qu’un livre ne sont pas faits de la même matière et ne peuvent être comparés ni l’un utilisés pour évaluer la valeur de l’autre.
Qui aurait l’idée d’évaluer le travail d’un potier, d’un juriste ou d’un chirurgien en lui attribuant une note ?
La qualité du travail d’un chirurgien s’évalue à l’efficacité de son geste, celle d’un juriste à l’efficacité de sa décision et celle du potier à la satisfaction procurée chez les clients par son œuvre. Enfin chacun évalue aussi son travail subjectivement par rapport à la satisfaction personnelle qu’il a eue à le réaliser. Cette satisfaction est liée en grande partie à la maîtrise de ce travail : a-t-il pu l’accomplir jusqu’au bout (sentiment d’avoir achevé quelque chose) et à son utilité (a-t-il été utile, bénéfique, profitable à d’autres).

Pourquoi alors n’évalue-t-on pas le travail des enfants de la même manière ?
Mettre une bonne note à un travail, est-ce réellement le valoriser ? N’est-ce pas au contraire sous-entendre que ce travail n’a de valeur que par rapport à la note qu’on lui donne, ce qui laisse penser qu’il n’a pas de valeur en lui-même. C’est donc induire dans l’esprit de l’enfant cette conception que le travail n’a de valeur que par rapport au regard de l’adulte qui le juge Rare sont les enseignants en effet qui permettent que les enfants notent leur propre travail…
Maria Montessori, médecin et pédagogue, ayant fondé ce qu’on appelle aujourd’hui « la pédagogie Montessori » crée une pédagogie en partant d’une vision différente de l’enfant. Elle pose comme a priori (issu de ses observations) que l’enfant est capable de juger lui-même la qualité de son travail. Elle n’a pas dit que le travail des enfants ne devait pas être évalué, mais a proposé un mode d’évaluation différent basé sur l’auto-évaluation qui permet à l’enfant de s’affranchir du regard/pouvoir de l’adulte.Maria Montessori a donc conçu un matériel d’apprentissage permettant à l’enfant d’évaluer par lui-même la qualité de son travail. Ce système d’auto-évaluation a surtout pour vertu de permettre à l’enfant de devenir autonome, c’est-à-dire d’apprendre en trouvant en lui-même le moteur de son travail. C’est cette motivation intrinsèque activée par la confiance que lui fait l’adulte et la possibilité de s’autoévaluer qui va être le moteur de son travail et non les notes.
Enfin, les études sociologiques récentes sur la motivation notent dans le système classique une baisse de l’enthousiasme à aller à l’école d’année en année. C’est sans doute lié à de nombreux facteurs. Mais ce qui est certain c’est que les notes si elles stimulent ou contraignent certains élèves n’encouragent pas l’envie d’apprendre, contrairement peut-être à d’autres outils pédagogiques comme le jeu, la découverte spontanée, l’expérimentation qui marquent les premières années d’apprentissage.

3/ Obéissance ou liberté : pourquoi vouloir chercher à l’extérieur de soi la motivation de son travail ?

La Boétie au 16e siècle disait des Français qu’ils préféraient s’aliéner plutôt qu’être libre et il avait trouvé pour décrire ce phénomène ce concept « d’aliénation volontaire ».
Pourquoi préférer s’aliéner au regard et au jugement d’un autre au lieu d’apprendre à se gouverner par soi-même ? La Boétie disait que c’était « moins fatigant » et « plus rassurant ». C’est sans doute la même raison qui encourage les professeurs et les parents à continuer à se servir de notes, comme Napoléon se servait de distinctions (qu’il appelait ses « hochets ») pour amadouer et motiver ses généraux !
Ce système d’action/récompense correspond aussi au modèle comportemental behaviouriste décrit au 19e siècle pour expliquer au départ le fonctionnement animal puis humain ; un modèle qui a été très utilisé dans le dressage et qui l’est aujourd’hui dans de nombreuses psychologies comportementales ou méthodes de rééducation.

4/ Quel modèle éducatif pour développer le sens de l’effort, le goût du dépassement de soi et la réussite sociale ?

Les modèles d’éducation dite alternatifs s’inspirant de Montessori, plus encore que la coopération, mettent généralement l’autonomie de l’enfant au cœur de leur modèle pédagogique. Les enfants doivent y travailler pour eux-mêmes en cherchant en eux le moteur de leur action en lien étroit avec l’observation de leurs appétences et de leur environnement. Le cadre est là pour soutenir le désir de l’enfant dans son effort d’investigation et son souhait naturel de trouver des solutions aux questions qu’ils se posent. Le savoir y part toujours d’une question… « L’enfant n’est pas un vase que l’on remplit, mais une source qu’on laisse jaillir » disait Maria Montessori. La curiosité est une vertu naturelle, mais chez beaucoup d’enfants elle est déjà étouffée, tarie… Retrouver la source peut prendre un peu de temps et beaucoup d’énergie, mais c’est le pari à faire pour que le savoir reste toujours vivant, au service de l’esprit de recherche et de la quête existentielle de l’enfant.
Certains pensent que ces écoles malgré tout ne « poussent » pas assez les enfants, ne leur permettent pas de donner le meilleur d’eux même, voire les encourageraient même à la paresse…Ils en tiennent pour preuve l’absence de notes ou de devoirs…
Il suffit d’interroger les enfants pour connaître la réponse…
Dans les écoles Montessori, le travail n’est pas imposé, mais les enfants le choisissent eux-mêmes. Est-ce pour autant que les enfants y sont plus fainéants qu’ailleurs ? Il n’est pas rare en effet de voir un enfant montessorien se plaindre qu’il s’ennuie ou qu’il aimerait qu’on lui dise quoi faire maintenant.
Et pour cause, il est bien plus coûteux d’être « obligé » de réfléchir par soi-même puis choisir par soi-même le travail que l’on va faire, que d’attendre que quelqu’un le décide et l’ordonne à sa place. L’autonomie a donc un prix, celui de l’effort que demande le pouvoir de l’autodétermation.
La Boétie le disait en son temps, la liberté requiert un effort long et pénible ; elle s’acquiert avec difficulté alors que l’obéissance est bien plus immédiate et reposante.
En termes de modèle éducatif, le sens de l’effort n’est peut-être finalement pas là où l’on veut bien le voir…
À tel point qu’on pourrait finir par se demander si les notes ne restent pas aujourd’hui le modèle dominant, car c’est le système qui, adultes comme enfants, nous demanderait le moins d’efforts ?

Quand votre enfant baisse les bras... Eclairages, conseils, astuces pour ne pas laisser votre enfant face à son impuissa...
15/09/2021

Quand votre enfant baisse les bras... Eclairages, conseils, astuces pour ne pas laisser votre enfant face à son impuissance. Cet atelier d'1h30 en visio animé par K.Krisztina Gaudry, pédagogue, que j'ai le plaisir d'accueille dans le cadre d'Extrafamily. Krisztina partira de vos problématiques pour vous aider à accompagner au mieux votre enfant dans ses apprentissages scolaires. Réservez votre place (gratuit pour les adhérent/15euros pour les autres) avant lundi 19 septembre ! Pour en savoir plus : contactextrafamily@gmail.com

03/09/2021

La quête de soi : moteur ou illusion ?

« Il me semble pourtant qu’une des grandes métamorphoses de l’existence, une des grandes étapes que l’on ressent dans sa vie personnelle, c’est qu’on passe tout une partie de sa jeunesse et de son adolescence à devenir ce que l’on est, pour mieux se débarrasser de soi-même. Je crois qu’un des moment les plus merveilleux de l’existence c’est quand on sait qui l’on est, que l’on se connaît et qu’enfin on peut s’ouvrir au monde et aux autres, et qu’on nest plus encombré de soi-même. La recherche obsessionnelle de son identité finit par oblitérer quand même toute la merveille de l’existence. Toute une partie de l’existence, plutôt que d’être centrée sur soi-même devrait se passer à remercier la nature, la providence, les autres de la merveille d’exister. » Pascal Bruckner.

03/09/2021

Les consultations pour enfants ( troubles des apprentissages, difficultés émotionnelles, inhibitions, hyperactivité, accompagnement des séparations...)auront lieu cette année le mercredi. Il reste encore quelques créneaux disponibles.
Les consultations pour adultes : lundi, mardi, jeudi ou vendredi entre 8h30 et 20h. Sur rendez vous par téléphone au 06-37-93-98-48.

Une bonne analyse du système dans lequel peuvent se laisser prendre de nombreux parents...et un appel à la vigilance et ...
07/05/2021

Une bonne analyse du système dans lequel peuvent se laisser prendre de nombreux parents...et un appel à la vigilance et à l'esprit critique !

Hyperactifs, autistes... le nombre d'enfants diagnostiqués augmente depuis quinze ans. Malheureusement, cette hausse est également la conséquence d'erreurs de diagnostics, estime Thierry Delcourt dans "La fabrique des enfants...

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De la philosophie à la psychologie...

Après des études de philosophie à la Sorbonne (Maîtrise) et de psychosociologie à Paris Dauphine (Master 2), qui m’ont offert un socle de formation intellectuelle et humaine solide pour comprendre les personnes et les organisations, j’ai enseigné pendant quelques années la philosophie et travaillé comme consultante en innovation. Puis j’ai choisi de me spécialiser en psychologie afin de pouvoir aider chacun à trouver sa voie et mobiliser ses ressources propres pour faire face aux difficultés rencontrées et réaliser ses projets. Aujourd’hui je suis diplômée en psychologie clinique de l’université Paris Descartes (Paris V) avec une spécialité dans la prise en charge de la souffrance au travail et la psychothérapie familiale. J’ai également été psychologue scolaire et exercé auprès des enfants et des adolescents en centre médico psychologique. Parmi les modalités d’accompagnement proposés j’utilise l’écoute et la parole, la relaxation, mais également des médiations artistiques. J’accompagne à travers l’art thérapie les familles ou les couples qui sont demandeurs de recréer du lien ou changer quelque chose dans leur manière d’être en relation.