22/11/2025
Peut être êtes-vous passé.e à côté de ce billet sur lal parentalité si parlant : nous sommes toutes et tous différents, et c’est cette diversité qui fait notre richesse et notre force.
https://asset.lemde.fr/newsletters/darons-daronnes/2025-11-19-phfjhulb4.html
En s’appuyant sur le livre du sociologue Alain Ehrenberg, L’Enfant qui inquiète, la journaliste Clara GEORGES (Le Monde) rappelle que, depuis la fin du XIXᵉ siècle, la figure de « l’enfant qui inquiète » a changé trois fois :
L’« enfant-individu déficient » (≈ fin XIXᵉ – 1945)
L’enfant est vu à travers son « potentiel d’avenir ». Les enfants jugés déficients inquiètent : sont-ils éducables ? On crée des classes spéciales pour les « arriérés ». On passe peu à peu d’une logique de correction (sanction) à une logique de protection et de soin, avec la naissance de la psychiatrie infantile.
L’« enfant-individu expressif » (après-guerre)
On découvre que l’enfant qui inquiète est un enfant qui souffre. La notion de déficit recule au profit de la vulnérabilité et du handicap. Dans une société où l’autorité traditionnelle décline, montent les idéaux d’autonomie, portés notamment par la psychanalyse : on encourage les enfants à devenir les acteurs de leur propre changement.
L’« enfant-individu acteur » (aujourd’hui)
L’autonomie n’est plus seulement un idéal, c’est une norme. Les troubles (TDAH, dys, etc.) sont de plus en plus présentés comme des différences socialisables, parfois même comme des potentiels cachés. L’autisme, par exemple, est d’abord reconnu comme un handicap, puis il est parfois transformé en identité positive, avec des figures de modèles qui incarnent de nouvelles manières d’être au monde.
Le sociologue propose ainsi un « autre cadre » pour penser les enfants « hors cadre » : un cadre apaisé, historique, lié à l’évolution de notre société plutôt qu’aux seules polémiques actuelles (trop de diagnostics ? pas assez ? trop de médicalisation ?).
L’article cite aussi un autre ouvrage collectif : L’enfant hors norme. TDA/H, DYS, HPI, TSA… Faut-il médicaliser la différence ? (éd. Sciences humaines, sous la direction d’Héloïse Lhérété).