09/11/2020
Corona virus et grossesse : quels sont les risques ?
Covid-19 : le virus peut-il être transmis au fœtus pendant la grossesse ?
Aujourd’hui, on dispose de trés peu de données concernant la possible transmission de l’infection de la mère au fœtus ou au nouveau-né par "transmission verticale" (avant, pendant ou après l'accouchement).
Concernant les autres infections par coronavirus (MERS-CoV et SARS-CoV), les données sont limitées mais aucune transmission verticale n'a été signalée.
Il existe cependant quelques cas rapportés de nouveau-nés testés positifs au COVID-19, mais aucun n’a fait l’objet d’une évaluation médicale complète, on ne peut donc savoir avec certitude comment l’infection a eu lieu et s’il peut se transmettre de la mère à l’enfant.
Une étude américaine réalisée sur 4 500 femmes enceintes, entre fin mars et mi-octobre et publiée par le CDC début novembre 2020 a relevé 2, 6% de nourrissons positifs au COVID-19, la plupart ayant une mère testées positive une semaine avant leur naissance.
Le 16 mars 2020, une étude chinoise rapportant 4 naissances, publiée dans la r***e Frontiers in Pediatrics semblait toutefois rassurante. Les quatre mères infectées ont accouché à l'hôpital de l'Union de Wuhan, l'épicentre de l'épidémie actuelle. Aucun des nourrissons n'a développé de symptômes graves associés au COVID-19 tels que de la fièvre ou de la toux, bien que tous aient été initialement isolés dans des unités de soins intensifs. Trois des quatre bébés ont été testés négatifs pour l'infection respiratoire après un prélèvement de gorge, tandis que la mère du quatrième enfant a refusé l'autorisation pour ce test. Un nouveau-né a eu un problème respiratoire mineur pendant trois jours qui a été traité par ventilation mécanique non invasive. Deux bébés, dont celui ayant eu un problème respiratoire, ont présenté des éruptions cutanées qui ont finalement disparu spontanément. Il est impossible de conclure s'il existe un lien entre ces autres problèmes médicaux et COVID-19, selon les auteurs.
Au Pérou, un bébé est, semble-t-il, né contaminé par le coronavirus. L'enfant aurait été contaminé par sa mère, testée positive, via le placenta.
Une étude italienne, publiée en juillet 2020, a également mis en avant, la présence du virus dans un placenta, le cordon ombilical et le lait d'une femme ainsi que des anticorps spécifiques au COVID-19 dans les cordons ombilicaux de plusieurs femmes. Selon l'auteur principal de l'étude, le Pr Fenizia, cela montre qu'un transmission in-utéro est possible, bien qu'aucun nourrissons n'aient été testés positifs au COVID-19 durant l'étude
Le 14 juillet 2020, des médecins français ont rapporté un premier cas de confirmation de la contamination intra-utérine. selonl le docteur Daniele De Luca de l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart, la transmission de la mère au fœtus est possible via le placenta dans les dernières semaines de grossesse .
Quels sont les risques pour le bébé ?
A ce jour, les risques pour le nourrisson à court et à long terme ne sont pas connus avec certitude. certains enfants avaient des symptômes particuliers (détresse respiratoire, cyanose, saignements gastrique et un décès), mais aucun n’avait été testé positif au test de détection de l’infection. Le fait de garder l’enfant auprès de sa mère malade paraît peu recommandé.
Par ailleurs, les données pour d'autres infections virales respiratoires pendant la grossesse (coronavirus mais aussi le virus grippal) ont rapporté des effets notamment un faible poids à la naissance et un accouchement prématuré. De plus, avoir un rhume ou une grippe avec une forte fièvre au début de la grossesse peut augmenter le risque de certaines malformations congénitales.
Les effets sur le long terme sont à ce jour inconnus, au-delà des effets à long terme lié à un faible poids de naissance et une prématurité.
Coronavirus et allaitement : y a-t-il un risque de contamination ?
A ce jour, aucune étude n’a rapporté de preuve de la présence de virus dans le lait maternel des femmes infectées. Concernant le nouveau coronavirus, les tests effectués sur le lait de 6 femmes infectées ont tous été négatifs. En extrapolant au virus du SRAS, le test du lait maternel d’une femme ayant guéri du Sars-Cov n’a pas révélé la présence de virus, mais des anticorps contre le virus.
A ce jour, selon la publication la plus récente de l’American Journal of Obstetrics and Gynecology, les mères qui sont en bonne santé, qui ne sont plus susceptibles d’être infectieuses, sont encouragées à allaiter.